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Le serment au roi ne devrait pas être obligatoire, croient des élus du N.-B.

Le roi Charles III marche derrière le cercueil de la reine Élisabeth II.

Le roi Charles III est officiellement le souverain du Canada.

Photo : Getty Images / AFP / Isabel Infantes

Le malaise de certains politiciens devant l’obligation de prêter serment d’allégeance à la Couronne britannique existe aussi au Nouveau-Brunswick. Le député provincial Kevin Arseneau et le député fédéral René Arseneault souhaitent que ce serment devienne facultatif.

Ça représente des valeurs auxquelles on ne croit plus aujourd’hui, lance Kevin Arseneau, le député du Parti vert qui représente les citoyens de la circonscription de Kent-Nord.

Il propose plutôt de prêter allégeance à la population du Nouveau-Brunswick.

Kevin Arseneau.

Kevin Arseneau est membre de l'Assemblée législative du N.-B.

Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau

Selon lui, obliger – même symboliquement – des élus à se soumettre à l’autorité royale avant les intérêts des citoyens a des conséquences pernicieuses dans la façon de faire de la politique.

« Ce sont des valeurs qui sont créatrices d’inégalités [...] C’est le fait qu’une personne a accédé à un poste pour la seule et unique raison qu’elle a un lien de sang avec une famille qui a gagné une guerre il y a belle lurette. »

— Une citation de  Kevin Arseneau, député provincial de Kent-Nord

C’est quoi la place d’un citoyen et d’une citoyenne? C’est quoi la base de la démocratie? s'interroge le député.

À la suite de sa première élection en 2018, Kevin Arseneau a prêté serment à la reine comme convenu, mais il a ensuite ajouté un passage pour préciser qu'il prêtait serment à Élisabeth II ainsi qu’à tous les peuples qui composent le Nouveau-Brunswick.

Kevin Arseneau lors de son assermentation en 2018.

En 2018, Kevin Arseneau prête serment à la reine devant la lieutenante-gouverneure Jocelyne Roy-Vienneau, qui était la représentante de la souveraine au Nouveau-Brunswick.

Photo : Assemblée législative du Nouveau-Brunswick

À la fin de la journée, ce sont les citoyens de notre circonscription qui nous ont envoyés à Fredericton les représenter. C’est à eux qu’on devrait prêter serment, estime M. Arseneau.

Kevin Arseneau rejoint ainsi le député fédéral René Arseneault, qui a partagé publiquement son malaise cet automne face à l’obligation de prêter serment au monarque, qu'il a qualifié d’humiliation pour les francophones.

René Arseneault en rencontre virtuelle.

Le député fédéral de Madawaska–Restigouche, René Arseneault.

Photo : Radio-Canada / Zoom/FÉÉCUM

Pour un francophone, est-ce qu'on est à l'aise de prêter un serment au monarque britannique quand, dans ma situation à moi, mon histoire veut que ce soit à l'aide de ce serment qu'on a déporté les Acadiens? Si on connaît son histoire, on n'est pas à l'aise avec ça, avait alors affirmé le député libéral de Madawaska-Restigouche.

Pas une priorité pour les libéraux

Les députés du Parti libéral du Nouveau-Brunswick n’ont pas voulu se prononcer sur cette question, mercredi.

La responsable des communications pour le parti a plutôt fait parvenir une déclaration par courriel. L’obligation constitutionnelle pour les députés de l'Assemblée législative de prêter allégeance au roi n'est pas une priorité pour la plupart des gens. L'opposition officielle n'a pas l'intention de remettre en question la Constitution canadienne, lit-on.

Je me suis senti confortable à prêter serment à la reine, a indiqué pour sa part le député progressiste-conservateur de Baie-de-Miramichi—Neguac, Réjean Savoie.

Le roi Charles III veille auprès du cercueil de la défunte reine Élisabeth II.

Le roi Charles III lors des funérailles de la reine Élisabeth II.

Photo : Reuters / HANNAH MCKAY

Le serment au roi Charles III est obligatoire en vertu de l’article 128 de la Constitution canadienne.

Cependant, cet article ne s’applique plus au Québec depuis le 9 décembre en vertu d’une loi votée par l’Assemblée nationale de la province, après que trois députés ont refusé de prononcer ce serment.

En décembre, la Ligue monarchiste du Canada, un organisme qui appuie le maintien de la monarchie constitutionnelle et qui souhaite maintenir le serment au roi, a dit souhaiter que la nouvelle loi au Québec soit contestée devant les tribunaux.

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