Forte présence de microplastiques près des îles Galápagos, selon une étude préliminaire

La recherche visait à déterminer la présence de microplastiques dans l'alimentation des manchots des îles Galápagos.
Photo : Fournie par Karly McMullen/UBC
Une équipe de chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) étudie actuellement la quantité de microplastiques présente dans les eaux entourant les îles Galápagos, au large de l’Équateur, et son impact sur la chaîne alimentaire. Des données préliminaires montrent une concentration élevée de particules malgré le statut protégé de l’archipel.
En octobre 2021, l’unité de recherche sur la pollution océanique de l'UBC, fondée par le biologiste et chercheur Juan José Alava, s’est rendue dans les îles Galápagos pour y prélever de nombreux échantillons d’eau, de zooplanctons et de différentes espèces de poissons.
En observant le zooplancton, l’eau et les poissons, nous avons été en mesure de surveiller l’exposition de l’environnement marin aux particules de plastiques
, explique le chercheur, en soulignant que le zooplancton se trouve à la base de la chaîne alimentaire.

Un microplastique est une particule de moins de 5 millimètres et peut flotter dans l’océan, se retrouver dans les sédiments ou dans les colonnes d’eau.
Photo : getty images/istockphoto / pcess609
La recherche, qui sera publiée dans les prochains mois, cherche surtout à déterminer la présence de microplastiques dans l’alimentation des manchots des îles Galápagos, une espèce considérée comme étant charismatique et qui pourrait aider à attirer l’attention du public sur la problématique.
L’étudiante et chercheuse membre de l’équipe de recherche Karly McMullen se dit malheureusement peu surprise de la présence d’autant de plastiques dans certains poissons.
Nous avons trouvé 29 fibres de plastiques dans un seul poisson et ils étaient de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel [...] et de la grosseur de la moitié d’un cheveu humain
, raconte-t-elle, en ajoutant que ce plastique peut non seulement causer des dommages à l’organisme, mais également simuler l’impression de satiété chez le poisson.
Juan José Alava rappelle par ailleurs que, outre les manchots, de nombreuses populations humaines dépendent des poissons qui nagent dans ces eaux. La quantité de microparticules retrouvée dans l’eau a également surpris l’équipe de chercheurs, étant donné que les échantillons ont été prélevés près des îles Galápagos, un endroit protégé et jugé intact.

La quantité de microparticules retrouvée dans l’eau a surpris l’équipe de chercheurs.
Photo : Offerte par Karly McMullen/UBC
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Nous avons trouvé presque la même concentration de microplastiques que celle observée dans une étude précédente réalisée sur la côte britanno-colombienne, alors que la différence devrait être beaucoup plus grande entre une île isolée et un endroit particulièrement peuplé
, souligne Karly McMullen.
Juan José Alava estime que cela montre gue que les efforts doivent être internationaux, puisque les différents courants marins peuvent transporter ces particules de plastiques sur de longues distances et polluer l’environnement un peu partout. C’est important de penser à des mesures de réduction du plastique qui sont mondiales et non pas seulement locales
, dit-il.
Il espère que la recherche, une fois publiée, encouragera la discussion sur les problématiques entourant la présence de microplastiques dans l’environnement et mènera à une interdiction généralisée du plastique à usage unique.
Avec les informations de Jessica Cheung