La crise du logement s’aggrave dans la Péninsule acadienne

Dans la Péninsule acadienne, certaines personnes sans domicile fixe sont en mesure de loger temporairement chez des proches, mais cela pourrait être de plus en plus difficile, selon un travailleur social (archives).
Photo : Associated Press / Sara Cline
Dans la Péninsule acadienne, les organismes communautaires et les municipalités n’arrivent plus à fournir assez de toits abordables pour les personnes démunies et à faible revenu. Le travailleur social Roland Landry estime que davantage de personnes pourraient bientôt se trouver en situation d'itinérance dans la région.
Celui qui œuvre pour le Centre de bénévolat de la Péninsule acadienne, à Caraquet, répond chaque jour à plusieurs demandes urgentes de logements.
La situation empire en cette période de l’année en raison de la hausse des coûts des loyers à prix modique et du froid qui s’installe, signale-t-il.
Nous n’avons pas de loyers à fournir aux gens. On peut les aider pour un premier paiement ou encore leur fournir de l’équipement grâce à des dons de la communauté. L’an dernier, nous avons donné un coup de pouce à 25 personnes. Cette année, on dépasse la soixantaine. On a eu un gros automne
, souligne-t-il.
À lire aussi :
Peu de projets de logements à prix modique
La hausse vertigineuse du coût de la vie alimente le problème de l'itinérance en région rurale, selon Roland Landry. Les gens qui gagnent un salaire à faible revenu et qui peinent à joindre les deux bouts sont aux prises avec ce problème, remarque-t-il.
Les nouveaux loyers qui apparaissent dans le paysage sont des initiatives du secteur privé et sont principalement réservés aux gens plus fortunés capables de payer plus de 1300 $ par mois pour se loger, note-t-il.
Il y a très peu, sinon pas du tout de projets en cours pour des logements à prix modique, lesquels demandent des fonds publics importants, regrette-t-il.
Ce portrait a un impact direct sur l’itinérance dans la région, révèle-t-il.
« On voit de plus en plus de situations d’itinérance dans la Péninsule acadienne. Le visage de l’itinérance tend aussi à changer. Le couchsurfing [être hébergé d'un endroit à l'autre chez des gens] est de plus en plus difficile parce qu'il y a de plus en plus de monde dans la rue. On voit même du monde commencer à quêter. »
Un problème dans toutes les municipalités
La problématique du logement abordable est un dossier sérieux dans toutes les communautés de la Péninsule acadienne.
À Caraquet, la Ville se réjouit d’avoir créé 50 nouveaux logements pour personnes aisées, mais le maire Bernard Thériault convient qu’il existe un manque de logements pour les familles à faible revenu.
Le défi est le logement abordable. C’est là le problème. Car sans assistance des gouvernements, il nous est impossible, en tant que municipalité, de fournir des logements abordables. On voit des annonces de construction partout, mais ce n’est pas encore rendu ici
, a-t-il analysé.
Les municipalités travaillent en vase clos dans ce dossier et le maire Bernard Thériault verrait bien une concertation régionale, en raison des demandes croissantes des communautés devant cette pénurie de logements abordables.
« Unir nos municipalités? Je pense que oui. Je crois qu’on peut définir que nous vivons tous le même problème dans la Péninsule acadienne. Comme nous avons le même problème, une solution commune serait possible. »
Les problèmes sont aussi divers selon où l’on habite. À Shippagan, le défi est de trouver des logements pour les étudiants étrangers qui viennent étudier au campus de l’Université de Moncton.
Une telle pénurie peut mettre en péril la venue de la clientèle étudiante, croit le travailleur social Roland Landry.
La solution est de construire des loyers à prix modique
, simplifie-t-il. Parce qu’actuellement, nous n’en avons pas assez pour suffire à la demande.