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Les surdoses mortelles toujours plus nombreuses à Québec

La rue Saint-Jean sous la neige

Les décès attribuables à une surdose de drogue ont atteint un sommet dans la région de Québec en 2022. (Archives)

Photo : Radio-Canada / Daniel Coulombe

Au moins 40 personnes sont mortes d'une surdose de drogue sur le territoire de la région de la Capitale-Nationale en 2022, marquant un nouveau sommet depuis le début de la crise des opioïdes qui secoue le pays.

Québec est encore loin de l'hécatombe qui sévit dans l'Ouest canadien. Lentement mais sûrement cependant, le nombre d'utilisateurs de drogues qui décèdent après avoir consommé une substance psychoactive ne cesse d'augmenter depuis au moins cinq ans.

Après un record de 37 décès atteint en 2020, l'année 2021 laissait entrevoir une accalmie avec 26 surdoses mortelles. Le ralentissement a été de courte durée, 2022 témoignant d'une nouvelle augmentation des décès liés aux surdoses.

En date du 21 décembre, 40 décès ont été attribués à une surconsommation de drogue par le CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Le pire à venir?

La situation n'est pas sans inquiéter les autorités de santé publique de la grande région de Québec.

C'est encore trop élevé, lance la Dre Anne-Frédérique Lambert-Slythe, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive au CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Qui plus est, les substances en circulation à Québec ne semblent pas encore aussi contaminées qu'ailleurs. Du moins, celles qui le sont demeurent moins accessibles, selon la Dre Lambert-Slythe. On est encore épargné par [les] grosses quantités de substances contaminées. [...] Ce n'est pas répandu comme on peut voir ailleurs dans le Canada, en Outaouais et à Montréal.

La situation pourrait donc évoluer et s'envenimer, craint-elle.

« C'est malheureux, mais on sait que c'est une question de temps avant que ça rentre à Québec, de grosses quantités de substances contaminées. »

— Une citation de  Dre Anne-Frédérique Lambert-Slythe, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive

Une fois que des drogues coupées avec des opiacés plus puissants sont en circulation, la crainte est de voir des utilisateurs se tourner vers ces produits pour satisfaire leurs dépendances. Les gens augmentent leur tolérance [aux effets psychoactifs] et recherchent ces substances-là.

Dre Anne-Frédérique Lambert-Slythe accorde une entrevue dans un jardin extérieur, en été.

Dre Anne-Frédérique Lambert-Slythe appréhende l’apparition, à Québec, de quantités importantes de substances contaminées. (Archives)

Photo : Radio-Canada

Moins de surdoses non mortelles

La médecin spécialiste s'encourage néanmoins de la baisse marquée des surdoses non mortelles au cours de la dernière année. Leur nombre est passé de 409 à 170. Mais évidemment, ce sont les mortelles qu'on veut éviter.

Les données sur les surdoses non mortelles sont également difficiles à analyser pour le moment. Si la santé publique croit à une vraie hausse des surdoses non mortelles en 2020 en raison de la pandémie, des efforts avaient aussi été déployés afin de mousser les signalements, ce qui peut expliquer le pic marqué cette année-là.

La crise des opioïdes a fait plus de 30 000 morts au Canada depuis 2016. À l'échelle de la province, 450 Québécois sont morts d'une surdose en 2021.

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