Annulations des vols de Sunwing : un « fiasco » qui inquiète voyageurs et experts

L'Ontarienne Ashley Perry a vu ses plans chamboulés, même si elle ne réside pas en Saskatchewan.
Photo : Gracieuseté : Ashley Perry
L'annulation des vols de Sunwing au départ de Regina et de Saskatoon jusqu'au 3 février 2023 continue d'inquiéter certains voyageurs, mais aussi des spécialistes du transport aérien.
L'Ontarienne Ashley Perry, qui doit se marier le 19 janvier à Punta Cana, en République dominicaine, a vu ses plans chamboulés, même si elle ne réside pas en Saskatchewan.
Mme Perry a vécu la pandémie difficilement, travaillant comme première répondante et vivant la mort de son père. La perspective d'une cérémonie lors de laquelle elle serait entourée de sa famille et de ses amis était donc une lumière au bout du tunnel
.
Jeudi, Sunwing a annoncé l'annulation de tous ses vols au départ des deux grandes villes de la Saskatchewan. Mes meilleurs amis saskatchewanais ont reçu une notification leur disant que leurs vols étaient annulés
, explique-t-elle.
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Mme Perry se dit incroyablement frustrée
par la situation, d'autant plus que d'organiser les vols pour ses 25 invités avec Sunwing a été un calvaire
.
Le représentant de la compagnie mettait une semaine à répondre à nos questions. Une augmentation de 500 $ sur nos billets a même poussé deux invités à annuler leur présence
, mentionne-t-elle.
Sa sœur, qui doit voler depuis Winnipeg, craint que les annulations en Saskatchewan s'étendent à d'autres provinces. Et si Winnipeg était la prochaine?
demande Ashley Perry.
Nous comptons rester une semaine là-bas. Je veux y aller, mais je suis inquiète que mes invités, dont certains laissent leurs enfants au Canada, se retrouvent coincés sur place, comme c'est arrivé à plusieurs autres.
Une situation qui risque de s'aggraver
Le chargé de cours en gestion de l'aviation à l'Université McGill John Gradek qualifie de fiasco
la gestion de la situation par Sunwing. Il estime qu'une réglementation gouvernementale accrue s'impose dans l'industrie.
La compagnie aérienne a eu particulièrement du mal à se remettre du cocktail météo qui s'est abattu sur plusieurs provinces dans les jours précédant Noël.
Le professeur Gradek explique que Sunwing est beaucoup plus petite que certains de ses concurrents, avec moins de vols en direction et en provenance de ses destinations.
Contrairement à des transporteurs comme WestJet ou Air Canada, Sunwing ne peut faire des allers-retours que quelques fois par semaine et sa principale option pour secourir les passagers est d'affréter des avions d'autres compagnies
.
Selon le professeur, ces avions se font rares durant la période des Fêtes et la situation pourrait encore s'aggraver pour les passagers de Sunwing
, puisque le début du mois de janvier est aussi une période de voyage chargée.
M. Gradek souligne également que le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, a rencontré des membres du secteur du transport aérien le mois dernier pour dresser un bilan après un été de chaos dans les aéroports canadiens.
Il a essentiellement promis aux Canadiens en novembre que nous n'aurions pas une répétition de l'été à Noël. Et voilà, devinez quoi? Nous vivons la même chose, et même pire.
Retour des passagers
Dans une déclaration par courriel, un porte-parole Sunwing affirme que la compagnie anticipe que la majorité, sinon tous les clients qui font face à des retards pour leur vol de retour devraient être revenus chez eux en date du 2 janvier
.
Nous avons planifié 43 vols de retour, dont 34 étaient complétés en date du 30 décembre. Les mises à jour concernant les vols reportés seront communiquées dès qu'elles sont confirmées, par des notifications ou nos représentants
, écrit-il.
La compagnie offre également des chambres d'hôtel, de la nourriture, du transport entre les aéroports
aux voyageurs coincés à destination et ce, peu importe la raison du retard de leur vol
.
Sunwing redirige les passagers qui voudraient demander une compensation ou déposer une plainte vers son site (Nouvelle fenêtre).
Avec les informations de Pratyush Dayal et de La Presse canadienne