COVID et Chine : des contrôles « injustifiés », selon les aéroports européens
Des passagers à l'aéroport Malpensa de Milan s'enregistrent avant un test de dépistage du coronavirus, après que l'Italie eut ordonné des contrôles pour tous les voyageurs en provenance de Chine.
Photo : Reuters / JENNIFER LORENZINI
La branche européenne du Conseil international des aéroports (ACI Europe) a dénoncé samedi les contrôles « injustifiés scientifiquement » et « non coordonnés » imposés par plusieurs pays européens aux passagers venant de Chine.
Après que Pékin eut brusquement mis fin à sa politique draconienne du zéro COVID
, ce qui a entraîné une explosion des contaminations dans le pays, la France, l'Italie, l'Espagne et le Royaume-Uni, à l'unisson avec les États-Unis ou encore la Corée du Sud, ont décidé cette semaine d'imposer un test COVID aux voyageurs venant de Chine.
« Ces actions unilatérales vont à l'encontre de toute l'expérience et des acquis des trois dernières années [...] [ces contrôles] ne sont ni justifiés scientifiquement ni fondés sur un risque [véritable]. »
La puissante fédération, qui représente plus de 500 aéroports dans 55 pays européens, avait déjà farouchement dénoncé en 2020, au début de la pandémie, la juxtaposition chaotique
de restrictions sanitaires différentes selon les pays, puis leur levée en ordre dispersé.
« Nous replongeons dans un patchwork de restrictions de voyage injustifiées et non coordonnées [...]. Ces restrictions de voyage ne fonctionnent pas et les dispositions de coordination de l'UE ont échoué une fois de plus. »
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l'une des agences sanitaires de l'Union européenneinjustifié
, au vu du niveau d'immunité en Europe et de la présence sur le continent des mêmes variants qu'en Chine.
Quant à la découverte d'éventuels nouveaux variants qui pourraient émerger en Chine, une surveillance accrue avec séquençage génomique peut être réalisée par des moyens tels que l'analyse des eaux usées des aéroports, sans qu'il soit nécessaire de tester les voyageurs
, plaide ACI Europe.
Les mesures de précaution prises par divers États sont compréhensibles
en raison du manque d'informations fournies par Pékin, estime toutefois le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.