•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Winnipeg termine une année record d’homicides et des appels à l’action persistent

Vêtus de treillis militaires et portant le drapeau des Warriors, des manifestants ont bloqué les portes de l'hôtel de ville de Winnipeg le 15 décembre 2022.

En décembre, des manifestants ont bloqué les portes de l'hôtel de ville de Winnipeg et ont réclamé la fouille de tous les dépotoirs de Winnipeg pour retrouver les restes de femmes autochtones assassinées. (Archives)

Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest

Avec 51 homicides en 2022, la ville de Winnipeg termine l’année avec un triste record en matière de meurtres. Ce nombre est nettement supérieur au précédent record de 2019, qui s'établissait à 44 meurtres. Un expert et une militante pour les droits des victimes demandent des plans d’action pour résoudre le problème.

Dans les détails des statistiques des homicides de 2022, près de 20 % des victimes sont des femmes et des filles autochtones. On compte aussi 40 hommes, dont la majorité serait des Autochtones, selon les analyses de CBC/Radio-Canada, et un enfant. Les Autochtones tous sexes confondus représentent pourtant moins de 14 % de la population winnipegoise.

Angela Lavallee est une aidante communautaire autochtone et proche d'une victime d'homicide. Elle déplore que parfois, les familles n'aient pas le temps de vivre leur douleur.

Elles sont trop occupées à essayer d'obtenir justice. En voulant faire bouger le système, elles ne font pas leur deuil. Elles ont besoin d'un espace pour ressentir leur souffrance.

Un professeur émérite en criminologie à l'Université d’Ottawa, Irvin Waller, fait remarquer qu’avec ce nouveau record, Winnipeg a un taux d’homicide proportionnellement deux fois supérieur à celui de Toronto.

Il explique cependant que de nombreux facteurs peuvent expliquer cette recrudescence des meurtres qui touchent particulièrement les Autochtones dans la capitale du Manitoba. Entre autres, il cite les effets de la colonisation, la pauvreté, la stigmatisation et le manque de ressources sociales substantielles pour la prévention.

Le criminologue souligne qu’il faut un plan pour sortir la ville de cette spirale du crime. Il croit que les divers ordres de gouvernement devraient davantage travailler ensemble et s’inspirer de la méthode de Glasgow. Cette approche inspirée d’un plan d’action implanté dans cette ville d'Écosse traite la violence comme étant un problème de santé publique.

Irvin Waller suggère notamment à la Ville et à la province de miser sur les ressources communautaires de proximité et d'investir dans la réduction de la pauvreté. Pour lui, il n'y a aucun doute que la police ne peut pas résoudre tous ces problèmes.

Il faut générer des emplois et travailler auprès des familles.

Angella Lavallee se tient devant une structure en forme de cône.

Angela Lavalllee est la cocréatrice de Rainbow Butterfly, une cabane chauffante qui représente des femmes, des filles et des personnes de diverses identités de genre autochtones disparues et assassinées.

Photo : Radio-Canada / Stephen Jaison Empson

Ce sont là des solutions semblables à celles pour lesquelles Angela Lavallee milite depuis bien longtemps. Je pense que c'est de plus en plus frustrant de devoir exiger les mêmes choses en permanence. Elle appelle les gouvernements et les responsables politiques à voir au-delà des données statistiques, à sentir les douleurs des familles et à agir dans l’urgence.

Il est vraiment important de rencontrer les femmes et les enfants là où ils se trouvent et d'entendre leurs voix, ajoute-t-elle.

Avec les informations d'Anne-Charlotte Carignan

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...