Élections provinciales à l’Î.-P.-É. en 2023 : une formalité pour les conservateurs?

Dennis King, premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, le 5 février 2020 à Ottawa
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Les élections provinciales sont pour le moment prévues le 2 octobre 2023.
Pas moins de 67 % des insulaires sont satisfaits du gouvernement conservateur, selon le dernier sondage de Narrative Research paru le 1er décembre dernier. Un résultat en baisse, mais toujours confortable pour Dennis King et son équipe. Les conservateurs partent favoris pour les prochaines élections, selon Yvon Grenier, politologue.
« Les élections sont seulement à l'automne. Je pense que, si la tendance se maintient, ils pourront être réélus. Ils semblent résister à cette vague-là, celle d'un retour du Parti vert. »
Une position qui pourrait inciter les conservateurs à avancer la date des élections. Selon Don Desserud, un politologue insulaire, Dennis King pourrait appeler les citoyens aux urnes au printemps plutôt qu'à l'automne.
Ils vont les appeler en avril ou en mai, car ils sont déjà au pouvoir depuis quatre ans
, assure-t-il. Il ajoute que l'éventualité d'élections fédérales au printemps pourrait précipiter ce scrutin anticipé. Les prochaines élections fédérales rendent les conservateurs nerveux. Ils vont faire preuve de prudence et appeler les insulaires aux urnes au printemps.
À lire aussi :
- Les élections à l’Île-du-Prince-Édouard auront-elles lieu à la date prévue?
- Un face-à-face entre les chefs libéral et vert aux élections provinciales à l’Î.-P.-É.
- Michelle Neill devient cheffe du NPD de l’Île-du-Prince-Édouard
- Carte électorale différente à l’Île-du-Prince-Édouard aux prochaines élections fédérales
L'opposition en proie au doute
Le Parti conservateur de Dennis King partira favori aux prochaines élections provinciales pour plusieurs raisons. Tout d'abord, selon le sondage de Narrative Research, les conservateurs récolteraient 49 % des intentions de vote des insulaires contre 25 % pour les verts et 20 % pour les libéraux.
Ensuite, les deux partis d'opposition n'abordent pas ce scrutin dans les meilleures conditions, selon Don Desserud.
« Les verts et les libéraux veulent avant tout conserver leurs sièges. J'imagine que les deux partis pourraient voir leur nombre diminuer. »
Pour ces deux partis, la bataille principale se jouera dans la circonscription 17 , celle de New Haven-Rocky Point. Le chef du Parti vert et député sortant Peter Bevan-Baker sera opposé à la nouvelle cheffe du Parti libéral, Sharon Cameron.
Je suis très curieux et surpris. Je ne comprends pas pourquoi Sharon Cameron a décidé de se présenter contre Peter Bevan-Baker. Je ne comprends pas cette stratégie. Cela n'a pas de sens. Après, ils ont peut être une donnée que je n'ai pas, mais cela reste très compliqué pour moi de comprendre cette décision
, assure Don Desserud.
La surprise néo-démocrate?
La situation pourrait profiter au Parti néo-démocrate insulaire. Le NPD a d'ailleurs élu au printemps dernier une nouvelle cheffe, Michelle Neill. Les prochaines élections pourraient être l'occasion pour le parti de prendre un nouveau départ et de faire son retour à l'assemblée, après plus de 22 ans d'absence. Herb Dickieson a été le dernier député du NPD à siéger, entre 1996 et 2000.
« Ils pourraient créer la surprise. Leur nouvelle cheffe a fait un excellent travail depuis son élection. D'ailleurs, les membres du parti sont très optimistes. »
À l'heure actuelle, les conservateurs comptent 15 députés, les verts, 8, et les libéraux, 4. Des chiffres qui devraient changer dans les prochains mois.