Les États-Unis vont exiger un test COVID des voyageurs venant de Chine
Les autorités de plusieurs pays resserrent les règles actuellement pour les voyageurs en provenance de Chine.
Photo : Reuters / Tingshu Wang
Les États-Unis vont exiger un test COVID négatif à partir du 5 janvier pour tous les voyageurs venant en avion de Chine, en raison de l'explosion du nombre de cas dans ce pays et du manque d'informations communiquées par Pékin, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires américaines.
À partir du 5 janvier, tous les voyageurs par avion âgés de 2 ans et plus venant de Chine devront faire un test pas plus de deux jours avant leur départ
, et ce, indépendamment de leur nationalité ou de leur statut vaccinal, ont déclaré les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) dans un communiqué.
La mesure vaut également pour les passagers en provenance de Hong Kong et de Macao, a précisé le communiqué.
Les États-Unis sont notamment inquiets que la transmission rapide du virus en Chine provoque l'émergence de nouveaux variants. Un responsable américain a critiqué le manque de données de séquençage adéquates et transparentes
fournies par la Chine.
De plus, les tests et la comptabilisation des nouveaux cas ont diminué
dans ce pays, a-t-il souligné.
En se fondant sur ce manque de données disponibles, il est plus difficile pour les responsables sanitaires américains d'identifier les nouveaux variants diffusés à l'intérieur des États-Unis.
Les tests devront être présentés aux compagnies aériennes au moment du départ, a-t-il précisé.
Les tests PCR ou antigéniques seront acceptés, ainsi que la preuve d'avoir guéri de la COVID-19 après avoir été déclaré positif plus de 10 jours avant le vol.
Cette décision suit des annonces similaires de plusieurs pays, dont le Japon, l'Inde ou encore l'Italie, qui ont aussi imposé des tests obligatoires aux arrivants chinois.
Et le Canada?
À l'image de l'Allemagne, le Canada reste attentiste. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) s'en tient pour l'instant à des appels à la prudence pour les voyageurs se rendant en Chine et dit miser sur un solide programme de surveillance
établi avec les provinces, afin notamment de détecter les variants émergents.
L'ASPC dit également suivre de près la situation liée à la COVID-19 en Chine
et indique noter que le variant BF.7, qui se répand en Chine actuellement, n'a plus au Canada de potentiel de croissance inquiétant, contrairement à d'autres sous-lignées. Bref, les variants qui submergent la Chine n'ont déjà plus le même potentiel de nuisance au Canada où la population est de surcroît plus immunisée.
Hôpitaux engorgés et pénurie de médicaments contre la fièvre
La Chine a mis brutalement fin ce mois-ci à sa politique zéro COVID
et connaît depuis une explosion du nombre de cas parmi ses 1,4 milliard d'habitants. Hôpitaux et crématoriums sont submergés, et des habitants font état de pénuries de médicaments contre la fièvre.
Le soudain revirement de politique sanitaire opéré par Pékin a mis fin à près de trois années de tests de masse, de confinements et de quarantaines prolongées, qui ont sérieusement perturbé les chaînes d'approvisionnement du pays ainsi que l'économie chinoise, la deuxième du monde.
Interrogé sur les restrictions annoncées par le Japon, le ministère chinois des Affaires étrangères a appelé mardi les États à maintenir des mesures scientifiques et appropriées
contre la COVID et qui ne perturbent pas
les échanges humains.
Tous les voyageurs arrivant en Chine devaient observer une quarantaine obligatoire depuis mars 2020. D'abord d'une durée de trois semaines, elle a été réduite à une seule en juin, puis à cinq jours le mois dernier. L'abolition de cette règle le 8 janvier signifiera aussi la reclassification de la COVID-19 en maladie infectieuse de catégorie B, permettant aux autorités d'assouplir les contrôles.
Mardi, les autorités migratoires chinoises ont aussi annoncé la reprise graduelle de l'octroi de passeports pour le tourisme
et les visites d'amis à l'étranger
à partir du 8 janvier.
Cette reprise épidémique hivernale survient à quelques semaines du Nouvel An lunaire fin janvier, au cours duquel des millions de personnes voyageront pour retrouver leurs proches.
À lire aussi :
Plus de 5000 nouveaux cas
Les autorités chinoises ont reconnu que l'étendue de la vague épidémique était maintenant impossible
à mesurer et ont réduit le nombre de critères permettant d'imputer un décès à la COVID.
Le Centre de prévention et de contrôle des maladies chinois a répertorié mercredi 5231 nouvelles contaminations et trois morts du coronavirus à l'échelle nationale, des chiffres probablement sous-estimés, car les malades n'ont plus besoin de se déclarer.
Les autorités utilisent des données recueillies lors de sondages en ligne, de visites à l'hôpital, de demandes de médicaments contre la fièvre et d'appels d'urgence pour combler les défauts dans les chiffres [officiels] rapportés
, a expliqué mardi un responsable du contrôle des maladies, Yin Wenwu, lors d'une conférence de presse.
Face au manque de médicaments de base, les autorités pékinoises prévoient distribuer du Paxlovid, un traitement oral, dans des hôpitaux locaux et des cliniques communautaires. Ce médicament reste cependant très difficile à obtenir pour le citoyen ordinaire.
Le Paxlovid, développé par les États-Unis, a été brièvement accessible sur la plateforme de commerce en ligne JD.com et celle de livraison Meituan ces derniers jours, avant d'être en rupture de stock.
