Brésil : l’investiture de Lula se fera sous une forte présence des forces de sécurité
Une tentative d'attentat à l'explosif a été mise au jour dans la capitale brésilienne.

Il est peu probable que le président sortant, Jair Bolsonaro, ceigne le nouveau président élu, Luiz Inacio Lula da Silva, de l'écharpe présidentielle le 1er janvier, comme le veut la tradition. (Archives)
Photo : Associated Press / Andre Penner
La sécurité du président élu Lula sera assurée par une mobilisation de 100 % des forces de l'ordre, a affirmé son équipe mardi, à cinq jours de son investiture et après la découverte d'une tentative d'attentat à l'explosif dans la capitale brésilienne.
Dimanche, les forces de police du District fédéral [de Brasilia] seront mobilisées à 100 % pour garantir la sécurité non seulement du président, mais aussi des délégations étrangères et de la population
, a déclaré à la presse Flavio Dino, son futur ministre de la Sécurité publique.
Une voiture décapotable ou non?
Les plans pour les cérémonies n'ont pas été modifiés
, a poursuivi le ministre, interrogé sur la possibilité que Luiz Inacio Lula da Silva descende l'Esplanade des ministères à bord d'une voiture fermée au lieu de la traditionnelle Rolls-Royce décapotable.
La décision sera prise en temps voulu
, a dit M. Dino lors d'une conférence de presse à laquelle assistaient le futur ministre de la Défense et le gouverneur de Brasilia, chargé de la police locale.
La cérémonie d'intronisation se déroulera de manière sûre et pacifique
, a ajouté M. Dino, alors que Brasilia se prépare à accueillir des centaines de milliers de personnes.
De nombreux sympathisants du président élu de gauche ont exprimé sur les réseaux sociaux leur crainte de troubles ou d'attentats, surtout depuis la découverte, samedi dernier, d'un engin explosif dans un camion-citerne près de l'aéroport de Brasilia. Activé, l'engin n'a pas explosé.
L'homme qui l'avait déposé a été arrêté et voulait, selon ses déclarations à la police publiées par la presse locale, provoquer le chaos
et l'intervention des forces armées afin d'empêcher l'établissement du communisme au Brésil
.
Un nombre impressionnant d'armes a été trouvé chez ce sympathisant du président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Alerte à la bombe
La police de la capitale brésilienne enquête sur une alerte à la bombe dans un hôtel à proximité de l’endroit, où doit se dérouler l’investiture du président Luiz Inacio Lula da Silva le 1er janvier, a indiqué le département de la sécurité du district fédéral.
Selon un témoin cité par l’agence Reuters, des sirènes et des hélicoptères pouvaient être entendus près de l'hôtel où Lula séjourne.
Avec les informations de Reuters

Jair Bolsonaro a tenu une conférence de presse deux jours après avoir été battu par Lula da Silva lors du second tour de la présidentielle brésilienne. (Archives)
Photo : Getty Images / Andressa Anholete
Des bolsonaristes ne reconnaissent pas la victoire de Lula
Des bolsonaristes radicaux ont bloqué des routes et manifesté devant des casernes dans le pays après la victoire très serrée de Lula au scrutin du 30 octobre.
Deux mois plus tard, il y a toujours des manifestations, devant certaines casernes, de l'armée de bolsonaristes qui ne reconnaissent pas la victoire de Lula et exigent une intervention militaire.

Des camionneurs soutenant le président Jair Bolsonaro ont bloqué des routes pour protester contre sa défaite au second tour face à l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva. (Archives)
Photo : Associated Press / Andre Penner
M. Dino a assuré que de petits groupes terroristes ou extrémistes
ne suffiraient pas à ébranler la démocratie brésilienne.
M. Bolsonaro, qui n'a jamais félicité Lula et semble avoir sombré dans la dépression, n'apparaît quasiment plus en public depuis sa défaite à la présidentielle. Il n'a pas condamné divers incidents provoqués par ses supporteurs.
Il est peu probable qu'il ceigne Lula de l'écharpe présidentielle le 1er janvier, comme le veut la tradition institutionnelle. Et les médias brésiliens spéculaient sur un éventuel départ mercredi du président sortant – officiellement en fonction jusqu'au 31 décembre – pour les États-Unis.