Sur les traces de Danick Miguel Bourgeois, présumé meurtrier de l’est ontarien

Dans l’est ontarien, d’anciennes connaissances de Danick Miguel Bourgeois se rappellent avoir fréquenté un adolescent « bien ordinaire ». En 2020, quand elles ont appris que le natif de Saint-Albert était accusé, à 28 ans, de meurtre au deuxième degré, elles étaient sous le choc.

Je ne me serais jamais attendue à ça. J’étais très surprise. Aussitôt, j’ai pensé à ses parents. Ça devait tellement être difficile à vivre, explique Linda Reilley avec empathie.

Son fils a même partagé une amitié avec Danick Miguel Bourgeois lors de leur adolescence.

Ouvrir en mode plein écran

Ce dernier est maintenant soupçonné par la Police provinciale de l’Ontario (PPO) d’avoir tué Frederick John Hatch, le 17 décembre 2015, à Erin, près de Guelph. M. Hatch avait été vu pour la dernière fois, la veille, à Ottawa, dans le quartier de Nepean.

Danick Miguel Bourgeois n’a pas eu à répondre de ses accusations puisqu’il est introuvable depuis plusieurs années.

Nous ne savons pas où il est. Il peut être n’importe où au Canada. Nous ne savons même pas s’il est toujours vivant. [...] Nous allons finir, éventuellement, par le trouver, assure un porte-parole de la PPO, Bill Dickson.

Ouvrir en mode plein écran

Les aléas de la vie ont fait en sorte que la famille Boulerice-Reilley n’a plus de contacts avec Danick Miguel Bourgeois depuis plus d’une décennie, c’est-à-dire après la remise des diplômes à l’École secondaire catholique de Casselman.

Linda Reilley a longtemps été enseignante dans ce même établissement.

Pendant les pauses, il se plaçait tout près de mon local et il était avec sa gang de boys. Ils y étaient très régulièrement pour se parler. [...] Au baseball, je me rappelle aussi d’un petit gars bien ordinaire, souriant, qui se mêlait très bien au groupe.

Ouvrir en mode plein écran

D’ailleurs, son mari, Jean-Maurice Boulerice, a été son entraîneur avec les Voltigeurs de Casselman, lorsque son fils et Danick jouaient ensemble au début de leur adolescence.

Il m’avait impressionné. Il n’était pas grand, mais c’était un gars très fonceur, dit celui qui a longtemps enseigné à l’École secondaire catholique de Casselman.

Dans les murs de cette même école, Roger Houle a été le professeur de judo du natif de Saint-Albert. Il admet lui aussi ne pas comprendre ce qui s’est passé avec son ancien protégé.

Ouvrir en mode plein écran

Quand tu as enseigné à un bon jeune [comme Danick] et que tu apprends cela, c’est difficile à comprendre. Moi, je l’ai beaucoup aimé. C’est très triste comme situation.

D'aspirant policier à présumé meurtrier

Dans son album de finissants au terme de l’année scolaire 2009-2010, Danick Miguel Bourgeois devait répondre à quelques questions. L’une d’elles lui demandait où il se voyait dans 10 ans. Il a répondu : Policier.

Mais le Franco-Ontarien est maintenant l’un des suspects les plus recherchés au Canada.

C’est le Programme Bolo, une organisation indépendante créée en 2018 pour amplifier la diffusion des avis de recherche, qui lui a accordé cette position sur sa liste des 25 fugitifs les plus recherchés au pays, qui comptait également le Gatinois Denis Bégin, au 18^e rang.

Ouvrir en mode plein écran

En collaboration avec Crime Stoppers Guelph Wellington, le programme offre aussi une récompense de 50 000 $ pour toute information menant à l’arrestation du natif de Saint-Albert. Le gouvernement de l’Ontario offre la même cagnotte.

Ce sont deux récompenses distinctes avec des modalités différentes, mais c’est un double incitatif pour quelqu’un qui détient des informations, explique le directeur du Programme Bolo, Maxime Langlois.

Parallèlement à cela, le Programme Bolo a lancé, en octobre 2022, une campagne publicitaire par le biais d’un panneau d’affichage bien en vue sur le chemin Montréal, à Ottawa, tout en déployant de la publicité sur les réseaux sociaux.

Ouvrir en mode plein écran

De cette manière, le programme dirigé par Maxime Langlois vient prêter main-forte à l’enquête de la Police provinciale de l’Ontario.

Il est plutôt inhabituel que la police porte des accusations contre quelqu’un qui semble s’être volatilisé. Si la PPO l’a fait dans le cas de Danick Miguel Bourgeois, c’est parce qu’elle disposait d’une preuve suffisamment solide pour y arriver, assure-t-elle.

Ouvrir en mode plein écran

Sans vouloir en dire davantage, le corps policier explique avoir utilisé des techniques d’enquête uniques pour accuser formellement l’homme aujourd’hui âgé de 30 ans.

M. Bourgeois, si vous écoutez ce reportage, veuillez vous rapporter aux autorités. Donnez la chance à la famille et aux amis de M. Hatch d’aller de l’avant.

La PPO, qui considère Danick Miguel Bourgeois comme dangereux, demande au public de communiquer avec le corps policier, ou encore avec Crime Stoppers.

Nous savons qu’il y a quelqu’un, quelque part, qui détient une information, qui peut sembler banale, mais qui pourrait nous aider à localiser M. Bourgeois, conclut Bill Dickson.