Plus de 100 employés par jour à remplacer dans les écoles francophones du Nord-Est

Le District scolaire francophone Nord-Est s'est résigné à fermer temporairement une salle de classe de l'école Le Galion des Appalaches à Campbellton (ci-dessus) et une autre à Beresford depuis la rentrée scolaire (archives).
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Malgré les 600 enseignants suppléants du District scolaire francophone du Nord-Est du Nouveau-Brunswick (DSFNE), les absences sont si nombreuses cette année qu'elles entraînent parfois des fermetures de classes.
Marc Pelletier, le directeur général du DSFNE
compte près de 2200 jours d’absence d’enseignants, de chauffeurs d’autobus, d’aides-enseignants, et ce, en octobre seulement. Il estime qu'il faut remplacer en moyenne 110 employés par jour.« On note des taux d’absentéisme records, qu’on n’a jamais vus dans le passé. Ça nous place devant ce défi [quotidiennement]. »
Le taux d’absentéisme chez les employés du district est si élevé ces temps-ci qu'on doit se résigner parfois à fermer temporairement des salles de classes.
Le taux d'absentéisme est élevé en raison des cas de virus respiratoires, dont le VRS
et ceux qui causent la COVID-19 et l’influenza.Éviter au maximum les fermetures de classe
Fermer temporairement des salles de classe est une solution de dernier recours, assure le directeur général.
On n’arrive pas à cette décision de façon banale. Il y a vraiment tout un processus en place pour éviter évidemment qu’on se retrouve devant des fermetures de classes
, affirme Marc Pelletier au cours d’une entrevue accordée jeudi à l’émission La matinale, d’ICI Acadie.
Le District scolaire a eu recours à cette solution deux fois depuis la rentrée scolaire, à Campbellton et à Beresford, indique M. Pelletier.
On reconnaît évidemment que ce n’est pas simple pour les parents. Lorsqu’on arrive à cette situation-là, c’est qu’on a vraiment écoulé toutes les ressources et les moyens à l’interne de répondre à cette demande
, ajoute Marc Pelletier.
Le District scolaire s’efforce de faire en sorte qu’aucune classe ne soit fermée plus d’une fois par année pour cette raison, ajoute Marc Pelletier.
Difficile de garder le moral
La fermeture temporaire de classes est navrante pour les enseignants, explique la présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick, Nathalie Brideau.
Être forcés de fermer une classe ou même d’annuler un trajet d’autobus, c’est loin d’être une vraie solution. On est après tout de grands défenseurs de l’école publique. L’accès à l’école pour tous les enfants, c’est important pour nous
, affirme Nathalie Brideau, au micro de La matinale.
La pénurie d’enseignants était prévisible même avant la pandémie de COVID-19, rappelle Mme Brideau. Des écoles dans d’autres régions, notamment dans le sud de la province, comptent peu d’enseignants suppléants. La pénurie est dure pour le moral.
« Quand il manque cinq enseignants et si sur ta liste tu as juste deux suppléants, c’est là qu’il y a un problème […] Les gens en place doivent au fond fournir le travail de ceux qui ne sont pas là. Et quand on parle du mieux-être des enseignants, c’est là que ça frappe fort. »
Nathalie Brideau reconnaît toutefois les efforts des districts scolaires francophones en matière de recrutement d’employés.
Je profite de l’occasion pour remercier personnellement les directions générales des trois districts francophones qui font preuve de leadership en ce moment dans le dossier des postes qui ne sont pas pourvus
, dit-elle.
Elle espère que ces démarches porteront des fruits. Le fait que là, on a mis de l’avant des stratégies, ça va sûrement aider le moral du personnel des écoles.
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Avec les renseignements de l'émission La matinale, d'ICI Acadie