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Québec rejette un projet pilote pour réduire le TSO à Maisonneuve-Rosemont

L'urgence de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont est débordée.

Voilà plusieurs années que l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont est aux prises avec d'importants problèmes, dont certains liés à l'organisation du travail du personnel infirmier.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Le gouvernement du Québec a fermé la porte à un projet pilote visant à réduire les heures supplémentaires obligatoires à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR). Le syndicat du personnel et l'employeur avaient pourtant tenté de convaincre Québec d’octroyer une prime supplémentaire pour attirer des infirmières, auxiliaires et inhalothérapeutes à l’urgence. En vain.

Depuis un an, le ministre Christian Dubé a visité à plusieurs reprises cet hôpital de l'est de Montréal.

C’est un de nos hôpitaux, une de nos urgences les plus problématiques, a-t-il déclaré mercredi lors de l'émission Midi info, sur ICI Première.

L’urgence déborde, les bâtiments sont vétustes et le recours au temps supplémentaire obligatoire (TSO) est l’un des plus élevés du Québec en raison du manque de main-d'œuvre.

Or, selon les informations obtenues par Radio-Canada, le syndicat et le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal ont tenté cet automne d’obtenir des incitatifs financiers pour attirer du personnel à l’urgence de l’hôpital.

Dans les propositions, il y avait quatre éléments, dont une prime qu’on voulait offrir à tous les professionnels en soins du CIUSSS qui ont déjà été à l’urgence, qui sont capables de travailler dans une urgence pour offrir des disponibilités additionnelles afin de venir en aide l’équipe actuelle, explique le président du Syndicat des professionnelles en soins de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, Denis Cloutier.

Denis Cloutier en entrevue à l'extérieur.

Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

Photo : Radio-Canada

On proposait aussi un aménagement de temps de travail qui tient compte de la lourdeur de la tâche pour attirer du monde [...] mais les propositions ont toutes été refusées, sauf exception, par les instances du réseau, se désole M. Cloutier.

C’est à la suite d’une visite du ministre Dubé à HMR, au mois d’août dernier, que l’idée d’un projet pilote avait été présentée.

La gestion locale des horaires

D'après Christian Dubé, la solution privilégiée pour réduire les heures supplémentaires obligatoires demeure la gestion locale des horaires.

Une approche qui vise à faire participer le personnel à la planification des heures supplémentaires, afin qu’elles ne soient pas obligatoires, si possible.

Pourquoi est-ce que dans 29 installations au Québec, des gestionnaires, des syndicats, des employés se sont entendus pour faire de la gestion locale des horaires, enlever le TSO? Pourquoi ils ne sont pas capables de le faire à Maisonneuve-Rosemont?, s’est questionné le ministre Dubé sur les ondes de Radio-Canada.

Ce dernier rappelle l’invitation lancée par la présidente du Conseil du Trésor dans le cadre des négociations dans le secteur public, afin d’organiser un forum sur la question.

Le taux de TSO approche les 6 % à l’urgence de HMR et certaines infirmières cumulent jusqu'à quatre quarts de travail de ce type par semaine.

« On n’a pas besoin d’un forum pour savoir que cette pratique-là doit cesser [...] il s’agit de TSO, de travail forcé, on est au Québec en 2022. »

— Une citation de  Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l'Est-de-l'Île-de-Montréal

De l’avis de M. Cloutier, il faut équilibrer la main-d'œuvre dans les différents endroits au Québec où la pénurie est la plus grande, et là où la pénurie est la plus grande, c’est là où les conditions sont les plus mauvaises à cause du TSO.

Radio-Canada dévoilait cette semaine que le cocktail de virus qui circule au sein de la population et les débordements dans les hôpitaux ont convaincu le ministère de la Santé de prolonger l'embauche de travailleurs temporaires, ainsi que plusieurs incitatifs financiers existants, au-delà du 31 décembre.

Fermer l’urgence temporairement

À défaut d’avoir le personnel suffisant, le président du Syndicat des professionnelles en soins de l'Est-de-l'Île-de-Montréal propose une autre solution.

Si on n’a plus assez de monde pour laisser l’urgence de Maisonneuve-Rosemont ouverte, bien, qu’on la ferme temporairement à ce moment-là, s'exclame-t-il.

Au CISSS Laurentides, on demande depuis mardi à la population ayant un problème de santé qui n’est pas critique d’éviter de se rendre aux urgences des hôpitaux de Saint-Jérôme et de Saint-Eustache en raison de forts taux d’achalandage et d’occupation des civières.

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