Le centre scolaire communautaire de Kingston devrait ouvrir ses portes en septembre 2023
Ce modèle de partenariat entre deux conseils scolaires de langue française est en place, notamment à Toronto et à Sarnia.

La nouvelle école secondaire francophone à Kingston est une collaboration entre le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est et le Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario.
Photo : Radio-Canada / Anne-Marie Trickey
Depuis l’approbation du projet en 2018, la nouvelle école secondaire francophone à Kingston a connu plusieurs embûches au cours des années. L’établissement doit enfin ouvrir ses portes à temps pour la rentrée scolaire 2023-2024, alors que la communauté l’attend avec impatience.
C’est tellement excitant. C’est super pour les élèves qui vont pouvoir profiter des installations. Ils vont enfin pouvoir profiter d’un bon gymnase
, lance Sandra Poulin, présidente du comité de parents de l’École secondaire publique Mille-Îles.
Mme Poulin est mère de trois enfants scolarisés à l’École secondaire Mille-Îles à Kingston. L'édifice se trouve actuellement dans une ancienne école élémentaire qui laisse à désirer, selon elle.
Imaginez qu’à chaque fois qu’il y a un cours de sciences où les élèves doivent utiliser un laboratoire, ils ne prennent pas simplement leurs cartables, mais ils doivent prendre l’autobus pour aller à une autre école
, explique-t-elle.
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Un autre exemple de manque d’installations pour une école secondaire : une de ses filles, Carolie Bourgoin, joue au volleyball, et son équipe ne peut pas utiliser le gymnase de son établissement actuel.
Le plafond du gymnase ici est tellement bas qu’on doit prendre l’autobus pour aller utiliser un autre gymnase pour nos pratiques
, explique l’élève de 16 ans.
Comme sa mère, elle a hâte de profiter des chances et de l’espace que la nouvelle école pourra lui offrir.
Une ouverture prévue en septembre 2023
Grâce à une collaboration entre le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) et le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO), ce nouvel établissement abritera l’École secondaire catholique Marie-Rivier et l’École secondaire publique Mille-Îles.
Danielle Chatelain est la surintendante de l’éducation du CECCE
responsable de l’école Marie-Rivier.Après près de 21 mois de construction et de travaux, on anticipe pouvoir accueillir les élèves pour la prochaine rentrée scolaire en 2023-2024
, dit-elle.
« On espère pouvoir donner accès à l’école aux équipes-écoles en juin 2023, ce qui permettrait aux équipes-écoles de préparer la rentrée scolaire en septembre. »
Les deux écoles partageront les aires communes, comme la bibliothèque, la cafétéria, le théâtre et le gymnase. Il y aura également un partage en ce qui concerne le transport scolaire et l’entretien de la bâtisse.
Les deux écoles demeureront distinctes, selon les conseils scolaires impliqués.
C’est assez inusité, c’est un peu une première pour le CEPEO et le CECCE, et puis on garde toujours les lignes de communication ouvertes. Et la possibilité de collaborer est toujours présente
, indique le surintendant de l’éducation de CEPEO , Amine Aïdouni.
Pour le moment, les équipes sportives et les clubs resteront séparés, mais les responsables ne ferment pas la porte à une collaboration pour ce type d’activité à l’avenir.
De son côté, Samyel Pealey, qui est en huitième année à l'École secondaire publique Mille-Îles, a justement hâte de côtoyer les élèves de l'École secondaire catholique Marie-Rivier et d’avoir une plus grande cour d’école.
« Je suis excité de voir la nouvelle école, ça va changer de l’habitude et ça va nous faire du bien. »
Je suis content parce que je vais peut-être rencontrer plus d’amis pour leur parler et pour jouer au soccer
, dit-il.
Le Centre culturel Frontenac au cœur de l’édifice
Ce n’est pourtant pas seulement les deux écoles qui devront aménager au sein de la nouvelle bâtisse.
Il y aura également des locaux pour une garderie, un centre On y va
, ainsi que le Centre culturel Frontenac de Kingston. Marie-Noël St-Cyr en est la directrice générale.
« Nous allons prendre notre place quelque part au centre de l’édifice, avec un nouveau théâtre professionnel. »
Elle explique qu’en ce moment, le Centre est situé dans le même établissement que l’École secondaire catholique Marie-Rivier, ce qui rend l'accès plus compliqué aux élèves l'École secondaire publique Mille-Îles.
Les deux écoles sont déjà de grands partenaires du Centre culturel et d’être dans la même bâtisse, ça va juste nous faire plaisir d’avoir plus de monde
, anticipe-t-elle.
Le Centre culturel Frontenac n'emménagera pourtant pas en même temps que les deux écoles en septembre 2023.
Nous allons rester dans nos locaux actuels tant que le nouveau théâtre n’est pas fonctionnel, parce que nous voulons avoir une saison artistique et ce n’est pas possible si on est entre deux théâtres
, explique-t-elle.
Mme St-Cyr indique que selon le scénario le plus optimiste, le Centre culturel pourra déménager en décembre 2023. Cependant, le scénario le plus réaliste pour le changement de locaux serait juin 2024.
Il y a pourtant un point positif de cet intérim, selon la directrice.
Je pense que la plus grande adaptation va être entre les deux écoles secondaires. En fait, je suis charmée de ne pas être le trait d’union au tout début, parce que ça va être à eux d’apprendre à se connaître et à s’apprécier mutuellement
, explique Mme St-Cyr.
Plus que tout, voir que ce projet sera bientôt réalisé représente un grand accomplissement pour Marie-Noël St-Cyr, qui a elle-même fondé l’École secondaire catholique Marie-Rivier dans les années 1990 et a été la directrice de l’école pendant 28 ans.
Pour notre communauté et peut-être pour nos absents, pour leurs enfants et petits-enfants, c’est d’être capable de dire : mes parents ont cru en quelque chose et ça a maintenant lieu et ça prend même de l’expansion
, dit-elle.
Et Sandra Poulin abonde dans le même sens.
Cette école est un énorme cadeau pour la communauté. C’est incroyable de voir les jeunes s’émanciper autour de ce projet-là, dit-elle. Au début, c'était beaucoup les parents qui avaient une certaine vision. Mais pour les jeunes c’est stimulant aussi, en espérant qu’ils soient fiers de parler français et d’apprendre en français.