Un village dans un garage pour faire briller Noël

Monique Gagnon transforme son garage en village de Noël.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier
Le temps des Fêtes signifie, pour certains, le temps des vacances. Pour d’autres, c’est l’occasion de décorer et de festoyer. Pour une Trifluvienne, c’est l’occasion de transformer son garage en gigantesque village de Noël.
Monique Gagnon a commencé à créer son village en 1991, en souvenir de sa mère. C'était une personne qui aimait créer. Avec elle, j'ai appris à faire plein de choses. Je recrée un petit peu sa présence en même temps dans le village
, se rappelle-t-elle.
D’une dizaine de bâtiments et de personnages au départ, la bourgade est devenue une véritable cité miniature comptant près d’un millier d’accessoires.
Avec l’aide de son mari, Roger Boisvert, et de deux de leurs enfants, Caroline et Jonathan, Mme Gagnon crée chaque année un nouveau village, avec les mêmes pièces, en se laissant guider par les histoires racontées par les personnages qui sortent des boîtes. C'est les mêmes maisons, mais elles changent de place. Donc, ça change le paysage et selon la forme que le train prend sur la table, les maisons vont être placées en conséquence. Plusieurs sont encore dans leur boîte d’origine
, précise fièrement la septuagénaire.
« Quand j'installe mes maisons, j'ai toujours une histoire qui roule dans ma tête. C'est ça qui m'aide à le construire. Mon petit livreur de journaux, par exemple, je le vois se promener d'une maison à l'autre, livrer son journal, jaser avec les patineurs, changer de village. »
Les histoires s’articulent autour de détails réfléchis avec une minutie impressionnante.
Des pièces uniques
Si Monique Gagnon s’émerveille chaque fois qu’elle met les pieds dans son garage, elle a un faible pour quelques pièces, qui lui rappellent tantôt sa mère, tantôt des moments partagés avec des gens qu’elle aime.
C'est le plaisir de les sortir une fois par année, de les installer et de monter un paysage autour. Tant et aussi longtemps que je vais pouvoir, je vais le faire
, exprime-t-elle.
L’un des bâtiments qui lui tient à cœur, c’est une réplique du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.
Mon petit Sanctuaire a été fait par un homme qui s'amusait à faire des maisons avec des boîtes de clémentines. J'ai plein d'autres maisons, mais celle-là, pour moi... ça représente Trois-Rivières aussi
, raconte-t-elle.
Un mois et environ 200 heures, voilà le temps requis cette année pour faire naître cette magie, qu’elle partage avec les gens du voisinage.
Maintenant, j'en fais moins longtemps, parce que j'ai vieilli un peu. Avant, je pouvais passer 8 heures par jour à le monter, ça prenait 15 jours ou 3 semaines. Mais là, maintenant, ça nous prend à peu près un mois. C'est tellement agréable que je n'ai pas de problème avec ça
, souligne-t-elle.
Ses portes, elle les ouvre gratuitement. Si quelqu’un veut lui remettre un don, elle s’empresse de le redonner à un organisme, comme l'Afeas.
Au fil des ans, elle a cessé de calculer les investissements monétaires, pour ne pas se décourager, confie celle qui a reçu plusieurs bâtiments en cadeau, en plus d’en acheter. Mais devant l’augmentation des coûts, et l’espace de plus en plus restreint dans le garage, elle se limite à l’ajout de quelques personnages, ici et là, depuis quelques années.
Je fais ça gratuitement. Mon salaire, c’est de voir les enfants grimper sur les petits bancs pour voir tout le village. C’est la magie aussi qui brille dans les yeux des parents
, mentionne-t-elle en souriant, la fierté sur son sourire et des étincelles dans le regard.
Jusqu’au début février, son village s'illumine chaque soir. Quand je le range, je sais que je vais le ressortir quelques mois plus tard. Par contre, je risque d’avoir un pincement quand je vais savoir que je le rangerai pour la dernière fois. Je vais juste souhaiter qu’il puisse aller chez ma fille à ce moment
, espère la Trifluvienne.
Pour continuer de faire briller les yeux de ses proches et des visiteurs, elle permet à ceux qui veulent découvrir cette magie avec leur cœur d’enfant de le faire, dans cette maison de la rue Marcotte, dans le quartier Les Vieilles Forges.