Benyamin Nétanyahou dit avoir scellé un accord de gouvernement en Israël

Le premier ministre désigné Benyamin Nétanyahou à la Knesset, le Parlement israélien, lors d'une session destinée à élire le nouveau président de l'assemblée, le 13 décembre 2022.
Photo : afp via getty images / GIL COHEN-MAGEN
À quelques minutes d'une échéance cruciale, le premier ministre israélien désigné Benyamin Nétanyahou a annoncé tard mercredi soir être en mesure de former le prochain gouvernement avec ses partenaires des partis ultra-orthodoxes et d'extrême droite.
Vainqueur avec ses alliés des élections législatives du 1er novembre, M. Nétanyahou avait jusqu'à 23 h 59 mercredi pour annoncer au président Isaac Herzog qu'il avait réussi
à former le prochain gouvernement, succédant ainsi au premier ministre sortant Yaïr Lapid.
Je l'ai
, a tweeté en hébreu M. Nétanyahou quelques minutes avant cette échéance pour annoncer la formation du prochain gouvernement. La présidence israélienne a de son côté confirmé à l'AFP que M. Nétanyahou avait appelé
M. Herzog pour l'informer
de cette nouvelle dans les délais.
« Cher président, grâce à l'énorme soutien public que nous avons reçu aux dernières élections, je vous informe que j'ai pu former un gouvernement qui agira dans l'intérêt de tous les citoyens d'Israël. »
Dans la foulée des élections et en vertu des règles israéliennes, M. Nétanyahou avait jusqu'au 11 décembre pour annoncer son gouvernement, mais il avait demandé une prolongation de 14 jours, le maximum prévu par la loi.
Or, le président Herzog ne lui avait accordé que 10 jours supplémentaires et la presse israélienne s'attendait à une annonce en journée, et ce, même si la composition précise du prochain gouvernement n'était pas encore totalement ficelée.
Le plus à droite de l'histoire d'Israël?
Les partenaires sont toutefois connus dans ce qui devrait être, selon les analystes, le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël : les deux partis ultra-orthodoxes Shass et Judaïsme unifié de la Torah (UJT) ainsi que les trois formations d'extrême droite Sionisme religieux
de Bezalel Smotrich, Force juive d'Itamar Ben Gvir et Noam d'Avi Maoz.
Au cours des dernières semaines, le parti de M. Nétanyahou, le Likoud, a signé des ententes avec les partis d'extrême droite prévoyant une répartition de certains postes, comme celui de ministre de la Sécurité nationale à Itamar Ben Gvir, la responsabilité des colonies en Cisjordanie occupée à Bezalel Smotrich ou un portefeuille à Arié Dery, leader de Shass.
Cependant, les députés israéliens doivent encore voter en seconde et troisième lecture des projets de loi pour permettre à M. Dery d'occuper un poste de ministre après avoir été reconnu coupable de fraude fiscale et à M. Ben Gvir d'étendre ses futurs pouvoirs de ministre sur la police israélienne.
La procureure générale d'Israël, Gali Baharav-Miara, a averti la semaine dernière que des projets de loi du futur gouvernement menacent de faire d'Israël une démocratie qui en a le nom mais pas l'essence
.
« La politisation des forces de l'ordre portera un coup sérieux aux principes les plus fondamentaux de l'État de droit, c'est-à-dire l'égalité, l'absence d'arbitraire et l'impartialité. »
Elle a précisé que le blitz législatif
actuel pourrait mener à des changements profonds
et nécessite davantage de discussions
.
Plus pérenne des chefs de gouvernement de l'histoire d'Israël avec 15 ans dans la fonction (1996-1999 et 2009-2021) et donc habitué à former des coalitions, Benyamin Nétanyahou doit aussi distribuer les portefeuilles ministériels au sein de sa propre formation.
Avant l'investiture du prochain gouvernement, annoncée le plus tôt possible
par M. Nétanyahou, soit la semaine prochaine ou au début de janvier, selon les analystes, le premier ministre désigné et ses alliés pourraient tenter de faire adopter ces projets de loi par la Knesset, le Parlement.
M. Nétanyahou devra en outre annoncer la distribution des postes de ministre au sein de son propre camp, ce qui n'est pas une mince affaire, car il y a plus de demandes de députés du Likoud pour des portefeuilles importants que de postes disponibles à la suite des accords avec les autres partenaires de la coalition
, notait mercredi le quotidien de centre droit Maariv.