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Le Conseil de sécurité de l’ONU demande la libération d’Aung San Suu Kyi

Une image de la leader Aung San Suu Kyi avec l'inscription « Libérez notre cheffe ».

Au Myanmar en 2021, des militants ont manifesté dans un marché en portant des images de la leader Aung San Suu Kyi.

Photo : La Presse canadienne

Agence France-Presse

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi, pour la première fois depuis des décennies, une résolution sur la situation au Myanmar qui demande la fin des violences et la libération de tous les prisonniers politiques, y compris l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi.

Le Conseil de sécurité n'était jamais parvenu à dépasser ses désaccords sur ce pays pour adopter une résolution, notamment en raison des veto russe et chinois, et n'avait jamais dépassé le stade des déclarations formelles.

Proposée par le Royaume-Uni, la résolution adoptée mercredi a été approuvée par les voix de 12 pays sur 15 et sans opposition, un moment d'unité alors que l'invasion russe en Ukraine a plus que jamais mis au jour les divisions.

La Chine et la Russie se sont abstenues, renonçant à utiliser leur droit de veto qui aurait fait barrage à l'initiative britannique. L'Inde s'est également abstenue.

Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, 77 ans, avait été arrêtée alors qu'elle était cheffe du gouvernement lors du coup d'État militaire de février 2021 qui avait mis fin à une décennie de transition démocratique dans ce pays d'Asie du Sud-Est.

Depuis, le Myanmar est en proie au chaos et à la violence et son économie est en lambeaux. Plus de 2500 civils ont été tués par les forces de sécurité, selon le bilan d'une ONG locale.

Aung San Suu Kyi a déjà été condamnée à un total de 26 ans de prison par la junte pour 14 chefs d'accusation qui allaient de la corruption à la possession illégale de talkies-walkies.

La résolution exhorte les militaires à libérer immédiatement tous les prisonniers détenus arbitrairement en citant l'ancien président Win Myint et Aung San Suu Kyi.

Le texte exige aussi l'arrêt immédiat de toutes les formes de violence et demande à toutes les parties de respecter les droits de la personne, les libertés fondamentales et l'État de droit.

Début décembre, la junte militaire a condamné à mort au moins sept étudiants, ce qui a porté à 139 le nombre de prisonniers qui attendent leur exécution dans ce pays. Ces nouvelles condamnations font suite à l'exécution, en juillet, de quatre personnes, dont l'ancien parlementaire Phyo Zeya Thaw et le militant pour la démocratie Kyaw Min Yu. Il s'agissait des premiers condamnés exécutés au Myanmar depuis une trentaine d'années.

Des décennies de tentatives

Selon les diplomates, la seule résolution jamais adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU remonte à 1948 et portait sur son approbation comme pays membre de l'Assemblée générale.

En 2008, une résolution avait échoué à être adoptée à cause des veto russe et chinois. En 2018, une autre initiative du Royaume-Uni avait suivi la crise des réfugiés rohingyas qui fuyaient au Bangladesh, mais le texte n'était pas parvenu au stade du vote.

Londres avait commencé à faire circuler en septembre un projet de texte de la résolution votée mercredi.

Plusieurs amendements ont été apportés pour assurer son adoption, selon les observateurs de l'ONU.

Ainsi, le langage relatif à la détermination du Conseil à utiliser tous ses pouvoirs si le Myanmar n'adhère pas à la résolution a été abandonné, selon ces observateurs.

Plusieurs membres se sont également opposés à une disposition qui demandait au secrétaire général des Nations unies de faire un rapport au Conseil de sécurité sur la situation dans le pays tous les 60 jours. Dans sa version adoptée, la résolution demande au secrétaire général ou à son envoyé de faire un rapport d'ici au 15 mars 2023, en coordination avec l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est.

Peu avant le vote, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Gutteres, s'était dit, par la voix de son porte-parole, extrêmement inquiet de la situation dans le pays, notamment sur le plan de la dégradation de la situation humanitaire et des droits de la personne.

Toute possibilité pour le Conseil de sécurité de parler d'une voix forte et unie sur la Birmanie serait très bienvenue, avait-il ajouté.

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