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Ce banquier qui a freiné l’élan de Pierre Poilievre

Le premier ministre Justin Trudeau qui tenait à conserver la circonscription de Mississauga-Lakeshore est allé faire campagne avec son candidat, Charles Sousa.

Le premier ministre Justin Trudeau, qui tenait à conserver la circonscription de Mississauga-Lakeshore, est allé faire campagne avec son candidat, Charles Sousa.

Photo : La Presse canadienne / Tijana Martin

Charles Sousa n'est pas encore assermenté en tant que député de Mississauga-Lakeshore, mais sa convaincante victoire lors de l'élection partielle du 12 décembre lui a déjà valu un accueil triomphal au sein du caucus libéral. Qui est donc ce banquier qui a privé Pierre Poilievre de l'occasion de faire ses premières preuves en tant que chef conservateur?

Le nouvel élu n'a pas manqué de souligner à ses collègues que l'élection partielle dans Mississauga-Lakeshore est un premier test échoué pour M. Poilievre, face aux électeurs. C'est une grosse victoire, pour moi personnellement, mais pour le parti aussi, parce qu'on a en plus augmenté notre majorité par rapport à la dernière élection, leur a-t-il dit lorsqu'il a été invité à prendre la parole à sa toute première apparition devant le caucus des députés, la semaine dernière, raconte-t-il en entrevue à Radio-Canada.

À 64 ans, Charles Sousa n'en est pas à ses premières armes en politique. Il a été élu député pour la première fois en 2007 à l'Assemblée législative de l'Ontario. Sous le gouvernement de Dalton McGuinty, il a occupé successivement les postes de ministre du Travail et de ministre de l'Immigration.

L'ex-première ministre de l'Ontario Kathleen Wynne et Charles Sousa alors qu'il était ministre des Finances à Queens Park.

L'ex-première ministre de l'Ontario Kathleen Wynne et Charles Sousa alors qu'il était ministre des Finances, lors du dépôt du budget provincial en 2018.

Photo : La Presse canadienne / Chris Young

En 2013, il a tenté sa chance à la course au leadership du Parti libéral ontarien, mais il a fini par se rallier à l'ex-première ministre Kathleen Wynne, qui l'a ensuite nommé ministre des Finances. En 2018, il a été défait alors que la vague conservatrice de Doug Ford déferlait sur l'Ontario.

Il va être un poids lourd de la députation ontarienne à Ottawa, et il a tout à fait le profil et l'expertise de devenir ministre fédéral, affirme Carlos Leitao, ancien ministre libéral au Québec.

Celui-ci connaît bien le nouvel élu. Tous deux canadiens d'origine portugaise, ils se sont rencontrés sur Bay Street, dans les années 1990. Ils étaient collègues à la Banque Royale du Canada et se sont rapidement liés d'amitié : Il n'y avait pas beaucoup de Portugais à ce moment-là dans des postes importants à la banque, se souvient l'économiste de formation.

Et puis une vingtaine d'années plus tard, en 2014, c'est à titre d'homologues comme ministres des Finances du Québec et de l'Ontario qu'ils se sont retrouvés à collaborer étroitement.

Charles Sousa et Carlos Leitao.

Charles Sousa et Carlos Leitao, en 2017, alors qu'ils étaient respectivement ministres des Finances de l'Ontario et du Québec.

Photo : La Presse canadienne / Fred Chartrand

À ce moment-là, les gouvernements libéraux de l'Ontario et du Québec avaient créé un partenariat régional, allant même jusqu'à tenir des conseils des ministres conjoints pour défendre les intérêts des provinces du centre du pays.

Dès lors, les transferts fédéraux en santé ont occupé le haut de la liste des enjeux des deux provinces. On a travaillé ensemble pour créer un front commun, raconte Carlos Leitao. Il rappelle que les provinces évoquaient déjà une hausse à 35 % des transferts, ce qui est toujours au cœur des négociations avec le gouvernement fédéral.

La différence avec aujourd'hui, c'est que j'étais prêt à rendre des comptes.

Une citation de Charles Sousa, député de Mississauga-Lakeshore

Charles Sousa fait maintenant partie d'un gouvernement qui refuse de conclure avec les provinces une entente de transferts sans condition. Bien qu'il ne veuille pas commenter la négociation actuelle, il voit une grande différence avec ce qu'il réclamait lui-même à Justin Trudeau il y a quelques années : Quand je le proposais, j'étais préparé à rendre des comptes et à dire où cet argent allait être investi, précise-t-il.

Charles Sousa.

Charles Sousa, le nouveau député libéral de Mississauga-Lakeshore, a été élu le 12 décembre dernier.

Photo : Radio-Canada / Benoit Roussel

Contrer l'effet Poilievre

Aujourd'hui, c'est une autre bataille qui l'a poussé à sauter dans l'arène politique, selon Carlos Leitao : Charles est un libéral de longue date, dit-il, et l'arrivée de Pierre Poilievre à la tête du Parti conservateur ne serait pas étrangère à son retour en politique.

La tentative de monsieur Poilievre de faire des percées importantes en Ontario à la prochaine élection fédérale, je pense que cela a motivé Charles à revenir en politique pour contrer les plans des conservateurs, ajoute M. Leitao.

Une place au conseil des ministres?

Justin Trudeau tenait à une victoire dans Mississauga-Lakeshore pour maintenir son rapport de force avec Pierre Poilievre. Il est intervenu personnellement pour convaincre son candidat vedette de refaire le saut en politique et il n'a pas hésité à se rendre dans la circonscription pour fouetter les troupes libérales pendant la campagne.

Le premier ministre va-t-il maintenant lui ouvrir les portes de son conseil des ministres? Pour Carlos Leitao, cela ne fait aucun doute : Ce n'était pas son premier réflexe de revenir en politique. Je pense qu'il y avait un grand intérêt des libéraux fédéraux de l'emmener à Ottawa et je ne pense pas que c'est pour le garder dans un poste d'arrière-ban, dit son vieil ami.

Le principal intéressé répond avec la sagesse du politicien expérimenté : Je serai là où on aura besoin de moi.

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