Hausse des loyers au Nouveau-Brunswick : les plaintes ont triplé en 2022

Un immeuble de logements à Fredericton
Photo : Radio-Canada / Mikael Mayer
Les plaintes au sujet de hausses de loyers jugées abusives ont explosé en 2022. Les demandes de locataires au Tribunal sur la location de locaux d’habitation du Nouveau-Brunswick ont triplé cette année.
Dans le même temps, les refus d’augmentations demandées par les propriétaires ont été multipliés par sept par rapport à l’année passée.
Selon Service Nouveau-Brunswick, 122 locataires ont demandé un examen de leur hausse de loyers en 2021, contre 369 en 2022.
Parmi ces 122 plaintes déposées en 2021, 7 ont mené à un refus de l’augmentation. Cette année, ce chiffre est monté à 53 sur les 369 requêtes, et 31 demandes sont toujours en cours d’examen.
Fin du plafond en 2023
L’explosion du nombre de plaintes s’est produite alors que le gouvernement Higgs a imposé un plafond sur les augmentations de loyer de 3,8 %, annoncé en mars et rétroactif à partir du 1er janvier. Ce plafond va prendre fin le mois prochain.
En 2023, le tribunal sur la location des locaux d’habitation pourra demander aux propriétaires d’étaler les augmentations de loyer sur deux ou trois ans si celle-ci dépasse l’inflation. Mais cela ne se produit que si le locataire dépose une plainte auprès du tribunal.

La ministre de Service NB, Jill Green, confirme qu'elle déposera un amendement au printemps pour obliger les propriétaires à justifier les augmentations importantes de loyer.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
La ministre provinciale du Logement, Jill Green, a expliqué plus tôt ce mois-ci que le gouvernement envisageait d’inverser le processus et d'imposer aux propriétaires d’aller devant le tribunal pour justifier une hausse du loyer plus importante que l’inflation.
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D'après Peter Jongeneelen, vice-président d’ACORN NB, une organisation qui défend les locataires, ce dont les locataires ont besoin, c’est d'une réelle et solide protection. La hausse du nombre de plaintes montre la nécessité d’avoir un plafond concernant l’augmentation des loyers
.
Selon Jill Green, il est impossible de faire le lien entre la hausse des plaintes et le plafond sur les loyers. C'est une pièce du casse-tête, mais c'est un casse-tête très compliqué
, explique-t-elle.
Cette hausse des requêtes me dit que la campagne de publicité pour faire connaître le tribunal a fonctionné. J’espère que les discussions que nous avons à l’assemblée vont avoir le même effet pour que les locataires sachent que le tribunal sur la location de locaux d’habitation est là pour les aider.
La province avait annoncé en mars 2022 la mise en place du plafond sur les loyers, mais avait lancé sa campagne pour promouvoir le tribunal trois mois plus tôt, en décembre 2021. Les chiffres mensuels ne montrent cependant pas de pic de plaintes après l’annonce du plafond.
Peter Jongeneelen réclame du gouvernement une extension du plafond de loyers pour au moins deux ans. C’est faisable. Le fait que les locataires fassent toutes ces réclamations montre bien qu’il y a une sérieuse crise du logement, et le contrôle des loyers est une grande pièce du casse-tête pour la régler.
Avec des informations de Jacques Poitras, de CBC