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Rencontre Trudeau-Legault : « De bonnes intentions, mais on attend l’action »

Il faut réduire les délais pour l'évaluation des dossiers au chemin Roxham, dit le premier ministre du Québec.

François Legault et Justin Trudeau discutent autour d'un café.

Les premiers ministres du Québec et du Canada, François Legault et Justin Trudeau, se sont rencontrés à Montréal ce matin.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Radio-Canada

Le premier ministre du Québec, François Legault, dit voir la relation avec Ottawa s'améliorer, après sa rencontre avec Justin Trudeau, mardi matin. Mais derrière « les bonnes intentions », il attend des actions concrètes du fédéral en santé, sur le français et la situation au chemin Roxham.

Il a affiché un optimisme prudent après leur échange, qui a duré une heure, dans un café du Vieux-Montréal. Je sens de bonnes intentions chez M. Trudeau, mais on attend encore des actions, a lancé François Legault.

Le déclin du français, « une inquiétude » aussi à Ottawa

Le premier ministre du Québec a tout d'abord évoqué le dossier du déclin du français à Montréal. Environ une personne sur deux habitant dans le Grand Montréal (48 %) utilise le français comme langue d'usage, ce qui préoccupe les deux chefs, d'après François Legault. Il y a une inquiétude. J'ai senti une volonté de travailler ensemble.

Pour contrer le recul de la langue, François Legault a rappelé qu'il misait sur un signal clair [d'Ottawa] que la langue de travail soit le français dans toutes les entreprises à charte fédérale.

Il a indiqué que plus de 380 entreprises à charte fédérale avaient accepté de s'inscrire à l'Office québécois de la langue française.

En mai dernier, le gouvernement caquiste a adopté la loi 96 dans le but que les grandes entreprises à charte fédérale appliquent la loi 101.

Au fédéral, le projet de loi C-13, qui vise à modifier la Loi sur les langues officielles et à édicter la Loi sur l'usage du français au sein des entreprises privées de compétence fédérale, était examiné la semaine dernière par le comité permanent sur les langues officielles, à la Chambre des communes.

Roxham : « Il faut réduire les délais de l'évaluation des dossiers », dit François Legault

François Legault est également revenu sur le dossier du chemin Roxham. Il déplore que le traitement des dossiers des demandeurs d'asile par Ottawa puisse atteindre deux ans. Le chef de la CAQ espère plutôt qu'Ottawa parviendra à réduire ce délai à deux mois.

Il a indiqué en point de presse avoir senti chez Justin Trudeau une ouverture pour qu'une partie de ces nouveaux arrivants soient transférés dans une autre province.

Mardi matin, on apprenait que la prise en charge de ces personnes arrivées au cours des derniers mois au Québec s'est traduite par des coûts de 155 millions de dollars. Ce montant ne concerne qu'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, selon les documents obtenus par Radio-Canada, qui ont récemment été communiqués à des parlementaires fédéraux.

Des discussions encourageantes avec Ottawa en matière de santé

François Legault a également abordé la question des transferts fédéraux en santé. Le premier ministre soutient avoir senti des signes positifs pour qu'Ottawa augmente le financement qu'il consacre aux soins de santé. Il soutient qu'une des demandes d'Ottawa, le partage des données du réseau de la santé, est déjà réalisée, donc pour lui il y a un chemin sur lequel Ottawa et Québec peuvent s'entendre.

Le premier ministre avance que les besoins en santé augmentent de 5 à 6 % par année à cause des impacts du vieillissement de la population. Or, ajoute-t-il, les provinces assument 78 % des dépenses de santé, alors qu’elles ne reçoivent à peu près que 60 % des revenus d’impôts et de taxes.

À Vancouver, le mois dernier, les provinces avaient demandé à Ottawa d’augmenter sa part du financement, mais le gouvernement fédéral avait fait la sourde oreille : il n’offrira pas davantage tant que les provinces n’accepteront pas certains critères, comme l’amélioration de l’accès aux services de santé familiale.

Pas de financement en santé sans condition aux provinces, martèle Justin Trudeau

Dans son entrevue de fin d’année avec Rosemary Barton, sur les ondes de CBC, Justin Trudeau a affirmé que le fait de céder aux demandes des provinces en matière de santé n’allait pas garantir l’amélioration du système de santé, mis à rude épreuve.

« Si j’envoyais aux provinces tout l’argent dont elles ont besoin, il n’y a aucune garantie que […] les gens attendent moins longtemps dans les hôpitaux […] Cela ne sert à rien de mettre plus d’argent dans un système brisé. »

— Une citation de  Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le premier ministre soutient que s’il offre le financement sans condition aux provinces, il renonce à une monnaie d’échange.

L’un des seuls leviers dont je dispose est de dire : je ne vous donne pas cet argent sans condition. Je participerai pleinement à son financement, à condition que de réelles améliorations soient apportées.

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