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COP15 : 23 objectifs pour « faire la paix avec la nature »

Un coyote dans la neige.

La communauté internationale dispose maintenant d'objectifs communs pour préserver la biodiversité. (Photo d'archives)

Photo : iStock

Radio-Canada

Protéger 30 % des terres et des océans, aider les pays moins nantis à protéger leur biodiversité, réduire le recours aux pesticides. Ces 3 objectifs font partie des 23 qui ont été adoptés lors de la COP15 sur la biodiversité, dans la nuit de dimanche à lundi, à Montréal.

Cet accord, qualifié de victoire majeure pour notre planète et pour l'humanité par le ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbault, est aussi bien accueilli par le directeur général adjoint du Conseil régional de l'environnement (CRE) du Bas-Saint-Laurent, Patrick Morin.

Des délégués de la COP15 debout derrière une longue table applaudissent.

Les discussions se sont poursuivies dans la nuit pour arriver à une entente. Des pays africains s'y sont cependant opposés.

Photo : via reuters / JULIAN HABER/UN BIODIVERSITY

Qu’on arrive à un accord historique, je pense que c’est marquant. Que ce soit mené conjointement Canada-Chine, ce n’est pas anodin. [...] Ça montre aussi que malgré de très forts désaccords, on est capables, entre pays, de négocier quand on a un objectif commun pour arriver à de grandes choses, a-t-il commenté lundi matin en entrevue à Info-réveil.

Pourquoi la COP15 était présidée par la Chine?

La COP15 devait au départ avoir lieu en Chine, mais la réunion a été déplacée au Canada en raison des restrictions en vigueur en Chine en lien avec la COVID-19. La Chine était donc la présidente de la réunion sur la biodiversité cette année, mais le Canada en était l'hôte, ce qui a donné au Canada plus d'influence dans les pourparlers.

M. Morin a lui-même participé à la COP15 en tant que délégué.

Ce qu’on peut faire comme délégué, quand on n’est pas négociateur directement, c’est qu’on peut essayer de discuter avec les négociateurs. [...] Les jasettes de corridor, avec différentes personnes, c’est vraiment là qu’on peut faire des gains, a-t-il expliqué.

Un accord à concrétiser

Qui plus est, le CRE en a profité pour se positionner pour la suite, notamment en tissant des liens avec l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). C'est cet organisme qui aidera à déterminer de quelle façon seront protégés 30 % des terres et des océans, et si certaines activités industrielles y seront permises.

« On a dit on va mettre 30 % d’aires protégées, mais on ne peut pas mettre n’importe quoi. [...] Quelles vont être les directives, quels vont être les types d’aires protégées, les niveaux de protection qui vont être acceptables? »

— Une citation de  Patrick Morin, directeur général du CRE-BSL

Alors que dans la région, la foresterie occupe une place importante dans l'économie, M. Morin ajoute qu'il n'est pas indispensable de l'interdire complètement dans les zones qu'on souhaite protéger. Il croit plutôt qu'il faut changer la façon dont on exploite la forêt.

On pourrait penser à une forme de foresterie non industrielle ou très légère qui pourrait être compatible avec des objectifs de conservation, dit-il.

Plusieurs arbres dans une forêt.

Certains travaux de foresterie pourraient potentiellement être permis tout en maintenant des objectifs de conservation, estime Patrick Morin (archives).

Photo : Radio-Canada / Camille Vernet

Il en va de même pour la pêche, croit pour sa part la biologiste Lyne Morissette, qui était en entrevue au Téléjournal Acadie dimanche.

Dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, près de Tadoussac, la pêche est permise, mais elle est organisée et gérée d'une certaine façon. Je pense que ça va être la même chose si on parle de ce qu'on veut déployer dans l'Atlantique canadien, estime-t-elle.

L'humain et ses habitudes

Mais avant tout, avance Patrick Morin, l'accord qui vient d'être conclu met en lumière que la crise climatique et celle de la biodiversité sont aussi des crises de société.

C’est notre mode de vie, le fonctionnement de nos sociétés, notre rapport à l’environnement pour atteindre le niveau de vie qu’on a, c’est ça qui détruit les écosystèmes. La question, ce n’est pas tant la protection de la biodiversité, mais comment on va pouvoir, comme société, avoir un niveau de vie qui est décent sans détruire les écosystèmes. C’est à ça qu’on en vient, de faire la paix avec la nature, conclut-il.

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