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Pêche et protection des eaux ne sont pas incompatibles, selon une spécialiste

Un requin-baleine dans l'eau, s'approchant de la surface pour se nourrir. Au-dessus de l'eau, on voit un homme de dos assis dans un bateau.

La protection des aires marines et la pêche commerciale cohabitent dans d'autres pays, souligne une spécialiste.

Photo : Reuters / David Loh

Radio-Canada

La protection des océans et de la vie marine sont parfaitement compatibles avec la pêche commerciale, estime une spécialiste de la question, appelée à commenter l’annonce par le gouvernement canadien de nouveaux investissements pour protéger la biodiversité en milieu marin.

Samedi, Ottawa a profité du déroulement à Montréal de la conférence des Nations unies sur la biodiversité, ou COP15, pour annoncer un financement de 227,5 millions de dollars pour appuyer la restauration et la conservation des océans, ainsi que la recherche scientifique dans ce domaine.

Les aires marines protégées, le meilleur outil

Le gouvernement du Canada s’est engagé à conserver 25 % de ses zones marines et côtières d’ici 2025, et 30 % d’ici 2030. Dans son budget de 2021, Ottawa a d’ailleurs annoncé 976 millions sur 5 ans pour atteindre ce but, et protéger plus généralement la santé des océans.

Une femme sur un bateau.

La biologiste Lyne Morissette

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

On avait un objectif à atteindre en 2020 qui était de 10 % d'aires protégées. On l'a atteint de peine et de misère, à la dernière minute, a rappelé la biologiste marine Lyne Morissette dans une entrevue dimanche au Téléjournal Acadie.

De voir qu'en 2022, à l'aube de 2023, on investit à faire ce genre d'annonces pour avoir des objectifs clairs pour 2030, moi je pense que c'est une bonne nouvelle, dit-elle.

Il existe plusieurs avenues pour protéger la biodiversité et la santé des milieux marins, explique la spécialiste des océans.

Évidemment, on peut travailler sur les espèces qui sont en voie de disparition, comme on le fait par exemple en Atlantique avec la baleine noire. Mais notre meilleur outil, ultimement, d'un point de vue global, pour protéger la biodiversité, c'est de mettre en place des aires protégées, déclare-t-elle.

Rassurer les pêcheurs

Cela peut susciter des inquiétudes chez les pêcheurs commerciaux, convient la biologiste. L’industrie n’a rien à craindre, tant que les plans sont clairs, et parce que les réglementations demeurent flexibles, soutient-elle.

Un bateau plein de casiers à homards, à l'aube près du rivage.

Un bateau de pêche au homard, le 30 novembre 2020 à West Dover, en Nouvelle-Écosse

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

C'est sûr que ça fait peur, mais on a des exemples internationaux, comme l'Australie, par exemple, qui protège déjà plus de 40 % de son territoire maritime, et il y a de la pêche là-bas, indique Lyne Morissette.

Dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, près de Tadoussac, la pêche est permise, mais elle est organisée et gérée d'une certaine façon. Je pense que ça va être la même chose si on parle de ce qu'on veut déployer dans l'Atlantique canadien, ajoute-t-elle.

Mme Morrissette explique que la protection des aires marines peut prendre des configurations différentes.

Il y a des endroits où c'est ce qu'on appelle des no-take zones, où on n'a pas le droit de rien prélever. Il y a des endroits où on n'a pas accès du tout. Mais la plupart du temps, c'est quelque chose d'assez versatile, qui se situe plus du côté de la protection organisée, avec un plan qui est ciblé vers certaines espèces, dit-elle.

Enfin, elle déclare que la protection des milieux marins est également un bénéfice pour les pêcheurs commerciaux, puisque ces objectifs environnementaux visent aussi à préserver la santé et l’abondance de la ressource.

Avec les renseignements de Janic Godin

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