Se séparer des énergies fossiles grâce à la fusion nucléaire
Des chercheurs en Californie ont réussi pour la première fois à obtenir un gain net d’énergie grâce à la fusion nucléaire.

La cible du NIF — de la taille d'une bille de fusil à plomb — sera remplie de deutérium et de tritium puis bombardée par des rayons laser d'une puissance de 500 térawatts.
Photo : Laboratoire national Lawrence Livermore
Cette découverte majeure encourage le chercheur Eliot Claveau, natif d’Arvida, qui travaille également dans le domaine de la fusion nucléaire au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston. La fusion nucléaire pourrait permettre de rompre la dépendance aux énergies fossiles, responsables du réchauffement climatique, selon lui.
Les scientifiques tentent depuis plusieurs décennies de concevoir de l’énergie, grâce à la fusion nucléaire, dans le but d'en faire une source d'énergie qui n'émet pas de gaz à effet de serre.
C’est de l’énergie propre ultime, assure-t-il. Ça ne génère pas de gaz à effet de serre. C’est une énergie nucléaire mais ça ne génère aucun déchet nucléaire. Il n’y a pas de risque d‘accident comme pour la fission.
On veut générer plus d’énergie qu’on en utilise pour la faire [la fusion nucléaire] pour générer de l'électricité pour éclairer et chauffer nos maisons,
poursuit-il.
Selon Eliot Claveau, il faut avant tout avoir accès à une source d’eau pour utiliser ce processus. Dans l’avenir, des réacteurs pourraient être installés un peu partout dans le monde afin de générer de l’électricité de manière abondante.
« Selon moi, d'ici 10 ans, on va voir une démonstration d’une génération d’électricité et d’ici 20 ans, en étant optimiste, il pourrait y avoir de premières centrales reliées à la fusion nucléaire. »
Eliot Claveau, contrairement à d'autres experts, est très optimiste pour l'avenir de cette technologie. Il compare cette percée historique avec la découverte de l’aéronautique. Il y avait 30 personnes qui essayaient 30 modèles d’avion différents, ils avaient un air fou, c’est le moment qu’on vit avec la fusion nucléaire.
L'entrevue du chercheur Eliot Claveau à l'émission Place publique
Eliot Claveau désigne toutefois un bémol dans cette découverte historique. Ils utilisent les 20 lasers les plus puissants du monde d’une superficie de trois terrains de football. C’est immense! Ces lasers sont focalisés sur une particule, d’une sphère presque parfaite, de la taille d’un grain de poivre
, met-il en contexte.
Or, les conditions étaient parfaites cette fois-ci, mais c’est très aléatoire selon Eliot Claveau, car les lasers sont efficaces à seulement 1 %.