2023 sera l’année du Canada, si on en croit le ministre canadien de l’Industrie

Le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, a fait son bilan de l'année lors de son passage à Zone économie, vendredi.
Photo : Radio-Canada
Qu'il s'agisse de la place du Canada, et du Québec en particulier, dans l'industrie de l'automobile électrique, des relations avec la Chine, de la transaction Shaw-Rogers-Vidéotron ou des avantages concurrentiels canadiens, le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, a semblé faire feu de tout bois au cours d'une entrevue de fin d'année à Zone économie, vendredi.
Si l'année 2022 a été celle des batteries, 2023 sera celle des grands investissements qui vont venir chez nous, a assuré le ministre Champagne, ajoutant que Volkswagen considérait sérieusement
d'établir sa première usine nord-américaine de batteries au Canada.
Le Canada, c'est le choix logique
, a-t-il dit, reprenant les mots exacts que le PDG de Volkswagen lui aurait dits.
Des retombées concrètes
M. Champagne s'est félicité que Bloomberg ait classé le Canada au deuxième rang de cette nouvelle industrie, encore naissante il n'y a pas si longtemps, précise-t-il, juste derrière la Chine, mais devant les États-Unis. Ça commence à payer des dividendes.
Les États-Unis entendent bien demeurer compétitifs dans ce domaine, cependant, notamment grâce à des incitatifs de taille contenus dans l'Inflation Reduction Act. Ces mesures pourraient pousser le Canada vers une surenchère coûteuse, selon des observateurs.
« Quand j'étais au Japon, à Tokyo, on me parlait de Bécancour. [...] Ça veut dire qu'on s'est taillé une place. »

Opération séduction des manufacturiers de l'auto en Europe, développement de la filière des batteries, ouverture de la chaîne d'approvisionnement en Asie, le dossier Shaw-Rogers... 2022 a été une année occupée pour le ministre fédéral de l'industrie. Bilan avec François-Philippe Champagne.
Le ministre a également cité les retombées engendrées par l'installation du géant allemand BASF, de l'américaine General Motors (GM) et de la coréenne POSCO Chemical qui construiront leurs usines à Bécancour. Il y en aura d'autres qui s'ajouteront, a mentionné l'élu qui n'a pas manqué de raconter que la réputation du pays dépasse les frontières.
On sait que le Québec, le Canada, ont attiré beaucoup de talent. C'est ce qui fait la différence
, a expliqué le ministre Champagne.
Parmi les atouts du Canada, M. Champagne a énuméré la solidité des écosystèmes industriels, la disponibilité des minéraux critiques, les énergies renouvelables et l'accès aux marchés autant en Asie, en Amérique du Nord qu'en Europe. On a tout chez nous pour l'économie du 21e siècle, que ce soit les batteries [ou] les semi-conducteurs.
Modernisation de la loi sur les investissements
Concernant les tensions avec la Chine, le ministre de l'Industrie estime qu'il est temps de revoir la loi canadienne sur l'investissement dans la foulée de la résiliation d'un contrat entre Sinclair Technologies et la Gendarmerie royale du Canada après que des liens avec la Chine ont été révélés par Radio-Canada.
Il y aurait, selon le ministre, une prise de conscience du côté des décideurs. La géopolitique maintenant joue beaucoup dans les conseils d'administration
, a-t-il affirmé.
Et le Canada est bien positionné pour faire valoir auprès des autres pays et des investisseurs la résilience de ses chaînes d'approvisionnement, sa stabilité et sa prévisibilité.
La transaction Shaw-Rogers-Vidéotron
En ce qui concerne le transfert des licences de Shaw, le ministre a réitéré ses principales attentes, à savoir l'intérêt des consommateurs et la pérennité des affaires du repreneur. À son avis, il n'est pas normal que les tarifs en vigueur au Québec soient inférieurs d'environ 20 % à ceux des autres provinces.
La décision du Tribunal de la concurrence relativement à cette affaire est attendue au cours des prochaines semaines.