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Les travailleurs de la TTC sont confrontés à la violence mais craignent de la signaler

Photo de superviseurs portant un dossard orange et d'usagers qui attendent de monter à bord d'un autobus.

Selon un sondage, 73 % des travailleurs de la TTC interrogés ont été victimes de violence au travail.

Photo : CBC/Grant Linton

Radio-Canada

Dans le cadre de la Journée de sensibilisation aux agressions des travailleurs du transport en commun, le 17 décembre, un sondage révèle que 73 % des travailleurs de la Commission des transports de Toronto (TTC) interrogés ont déclaré avoir été victimes de violence dans l’exercice de leurs fonctions, et 50 % ont déclaré avoir été victimes de harcèlement.

Parmi eux, seulement 56 % osent signaler des actes de violence et 30 % ont signalé du harcèlement, selon un nouveau rapport de la section 113 de l'Amalgamated Transit Union (ATU) qui représente quelque 12 000 travailleurs de la TTC.

Le 5 décembre dernier, Nelish Nazarali, conductrice d’autobus à Toronto, a été jetée au sol par un inconnu qui lui a volé son téléphone dans sa poche. La travailleuse dit qu'elle est toujours secouée par l'incident et que désormais, elle a peur de quitter son autobus.

Chaque fois que je ferme les yeux, j'imagine cela. La nuit, je fais des cauchemars, raconte la conductrice qui a plus de 13 ans d'expérience.

Le sondage sur la violence dans les transports en commun a été envoyé par voie électronique à environ 11 500 membres syndicaux, et des copies papier ont également été distribuées sur demande. Au total, 3141 membres ont répondu, soit un taux de réponse de 27,3 %.

Une série d'actes violents

La publication du rapport intervient après une série d'événements violents survenus sur la propriété de la TTC. Le plus récent s'est déroulé le 8 décembre dernier, lorsque Vanessa Kurpiewska, 31 ans, a été poignardée à la station de métro High Park de Toronto.

En juin, une femme de 27 ans est morte après avoir été incendiée dans un bus de la TTC.

Deux mois plus tôt, une femme a échappé à la mort alors qu’elle avait été poussée sur les voies du métro à la station Bloor-Yonge.

C'est dérangeant pour tout le monde. Nous ne voulons pas que la violence se produise, mais il y a un grave problème, a déclaré le président de l'ATU, Marvin Alfred. On ne vient pas au travail pour être agressés, on ne vient pas au travail pour être maltraités. On veut être disponibles pour assurer un transport sûr.

Nos membres nous disent qu'ils sont confrontés à la violence ou au harcèlement au travail, mais ils ne le signalent pas toujours à leurs responsables, car ils ne croient pas que les problèmes seront résolus, confie le président du syndicat.

Des recommandations face à la violence

Dans le cadre du rapport, le syndicat a émis un certain nombre de recommandations, notamment une meilleure gestion et un meilleur soutien aux employés, un suivi accru après le signalement d'un incident, de meilleurs processus de signalement et une amélioration de la sécurité pour prévenir la violence et le harcèlement.

Cette dernière recommandation comprend des barrières de protection et une meilleure coordination avec les agents de sécurité.

Mais Marvin Alfred demande aussi à la Ville de Toronto de faire davantage pour aider à loger les sans-abri et les personnes souffrant de troubles mentaux qui pourraient se réfugier dans les stations de métro.

La TTC n'en fait pas assez

M. Alfred souligne que l’enquête a été menée notamment parce que le syndicat estime que la TTC n'en fait pas assez pour recueillir des informations sur la réalité que vivent les travailleurs du transport en commun.

Nous savons qu'étant les yeux et les oreilles du système, personne n'a une meilleure idée que nous de ce qui se passe et de ce qui peut affecter les travailleurs et les usagers du transport en commun. Nous voulons donc que les données que nous fournissons à l'employeur soient prises en compte, dit-il.

Soutien aux travailleurs

Dans un communiqué publié vendredi, le président de la Commission des transports de Toronto, Jon Burnside, a déclaré que la TTC avait pris de nombreuses mesures pour soutenir les travailleurs de première ligne et sensibiliser à la violence à laquelle ils sont confrontés.

Ces actions comprennent la tenue de 6000 discussions sur la sécurité en personne avec les employés de première ligne, la tenue de plus de 20 séances d'information destinées aux travailleurs de première ligne sur les soutiens disponibles et la formation à la prévention des conflits et à la désescalade.

Le plan d'action de la TTC inclut également l'extension de son partenariat avec le programme Streets to Homes de la ville, pour aider les personnes sans abri à trouver un logement.

Cependant, nous reconnaissons qu'il reste du travail à faire et nous continuons à chercher des solutions pour soutenir nos employés, a déclaré le président de la TTC.

Même son de cloche du côté du président-directeur général de la Commission des transports de Toronto.

Nous savons tous que la violence peut rapidement avoir des conséquences dévastatrices. Les agressions contre nos employés sont inacceptables, et nous continuerons à travailler avec tous nos partenaires pour mettre fin à ces terribles incidents, a déclaré Rick Leary.

En octobre 2022, le nombre d'infractions signalées contre les employés était de 6,12 pour 100 employés, en baisse de 10 % par rapport à la même période l'an dernier.

La Journée de sensibilisation aux agressions des travailleurs du transport en commun a été lancée en 2021 par le maire de Toronto, John Tory, pour attirer l'attention sur les abus auxquels les travailleurs sont confrontés dans le cadre de leur travail.

Avec les informations de CBC News

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