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Des militants réclament la régularisation des travailleurs migrants

Une femme portant une affiche pour exiger la régularisation des migrants.

L’organisme Migrant Workers Alliance for Change a récolté plus de 63 000 signatures pour une pétition réclamant la régularisation des travailleurs migrants.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Un organisme pour la défense des migrants a remis vendredi à Toronto une pétition, avec plus de 63 000 signatures, au bureau du ministre fédéral de la Sécurité publique, Marco Mendicino, pour demander à Ottawa « de tenir sa promesse et d’octroyer la résidence permanente aux travailleurs migrants. »

Le gouvernement fédéral envisage de créer un programme massif de régularisations à l'échelle du Canada. Mais les manifestants rappellent qu’il y a un an, le 16 décembre 2021, cette idée figurait dans la lettre de mandat du premier ministre Justin Trudeau envoyée au ministre de l’Immigration, Sean Fraser.

L’organisme Migrant Workers Alliance for Change affirme que 2022 est l'année qui enregistre le plus grand nombre de personnes avec un permis d’immigration temporaire. Ce sera aussi l'année avec une augmentation massive d'expulsions, commente l’organisme de défense des migrants.

Pourquoi y a-t-il une augmentation des abus, des exploitations et des expulsions, alors que le premier ministre a promis il y a un an que le changement arrivait?, interroge le directeur général de Migrant Workers Alliance for Change, Syed Hussan.

Les migrants, dit-il, ont besoin maintenant du statut de résident permanent, sans plafonds ni exclusions. Selon lui, chaque jour de retard a des conséquences mortelles pour des milliers de personnes.

L'organisme affirme qu’il y a 500 000 migrants sans papiers au Canada, et 1,2 million de personnes avec des permis d'études et de travail ou qui demandent l'asile.

Il déplore le fait que beaucoup parmi eux n'ont pas accès aux services de base, comme les soins de santé et l'éducation. Ils ne peuvent pas faire valoir leurs droits au travail, sont exploités par les propriétaires et sont séparés de leur famille.

Migrant Workers Alliance for Change ajoute que des milliers de personnes ont été expulsées ou risquent d'être expulsées depuis la promesse du premier ministre Trudeau.

Le calvaire d'une mère célibataire

Parmi elles, Fatumah Najjuma, une réfugiée ougandaise arrivée au Canada en 2018, a tenté de mettre fin à ses jours alors que son expulsion était initialement prévue pour août. Après avoir passé un mois dans un établissement de santé mentale, son expulsion est désormais fixée au 7 janvier.

Il y a un an, le gouvernement fédéral a promis la régularisation, ils ont dit qu'ils accorderaient le statut de résident permanent à tout le monde, alors pourquoi suis-je expulsée [...] pourquoi le gouvernement me sépare-t-il de ma fille? Ce n'est pas juste, proteste la mère célibataire dont la fille est née au Canada. Je travaille comme aide à la personne, je paye mes impôts, je ne suis pas en situation de dépendance financière, je prends soin de ma fille, je travaille dur pour qu’elle ait une bonne vie, ajoute-t-elle.

Des travailleurs jetables avec une date d’expiration

De son côté, Abu Hena Mostofa Kamal, un ancien étudiant international, risque d'être expulsé le 1er janvier parce qu'il ne peut pas payer ses frais de scolarité internationaux à l'Université Lakehead à Thunder Bay. En tant qu'étudiant migrant, j'ai dû accepter des emplois avec de mauvaises conditions de travail, mais je ne pouvais rien dire à cause de mon statut. Les employeurs ne m'ont pas payé mon salaire et j'ai été traité injustement au travail, raconte-t-il.

Abu Hena Mostofa Kamal dit avoir le sentiment d’être tenu en laisse sans statut de résident permanent, comme si nous étions des êtres humains jetables avec une date d’expiration, peste-t-il. Il dit prendre la parole pour que le premier ministre délivre les régularisations comme il l'a promis il y a un an, sans plafonds et sans exclusions, il faut un statut pour tous, sans délai.

Selon Migrant Workers Alliance for Change, le Canada a expulsé 31 personnes par jour en 2021.

Avec les informations d’Andréane Williams

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