Manifestation à l’hôtel de ville de Winnipeg pour exiger une fouille de tous les dépotoirs
L'audience de préparation du procès du tueur en série présumé est repoussée.

Des manifestants ont bloqué les portes de l'hôtel de ville de Winnipeg et ont réclamé la fouille de tous les dépotoirs de Winnipeg pour retrouver les restes de femmes autochtones assassinées.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest
Un groupe de membres de Premières Nations du Manitoba a manifesté jeudi après-midi devant l'hôtel de ville de Winnipeg pour réclamer une fouille de tous les dépotoirs de la capitale manitobaine, ainsi que de celui de Prairie Green, au nord de la ville.
Une quinzaine de personnes étaient présentes. Certaines, portant des vêtements de type militaire et des drapeaux de la Mohawk Warrior Society, se sont massées devant l'entrée du bâtiment municipal pour en bloquer les accès.
Les portes étaient verrouillées, alors que les élus étaient réunis pour une rencontre régulière du conseil municipal.
Les manifestants réclament que des fouilles aient lieu au dépotoir Prairie Green, à l'extérieur de Winnipeg, où se trouveraient les restes de Morgan Harris et de Marcedes Myran, deux femmes autochtones qui ont été tuées le printemps dernier à Winnipeg par un tueur en série présumé.
Ils exigent également que des fouilles aient lieu dans la décharge du chemin Brady.
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Une des filles de Morgan Harris, Elle Harris, soutient l'engagement fédéral pour financer une étude de faisabilité pour une recherche dans le dépotoir de Prairie Green, mais elle a peu d'espoir.
Ils sont Blancs, nous sommes Autochtones. Ils se fichent de nous. Ils disent qu'ils se soucient de nous, mais ce n'est pas le cas. S'ils se souciaient de nous, nous n'aurions pas à venir manifester pour retrouver les corps de nos mères
, a-t-elle affirmé.
« Je vous gage que, si elles n'étaient pas Autochtones, mais Blanches, elles seraient recherchées immédiatement. »
Elle Harris affirme que sa famille ne peut pas tenir de funérailles correctes sans le corps de sa mère.
Elle ajoute que, depuis qu'elle a appris la mort de sa mère, elle vit dans la peur constante.
On ne devrait pas avoir à penser que, si on déambule dans les rues, on va se faire enlever. Maintenant que je suis connue comme la fille de Morgan Harris, j'ai encore plus peur.
Dimanche, la famille de Morgan Harris et plusieurs dizaines de militants autochtones ont établi un barrage routier pour bloquer l'accès à la décharge du chemin Brady, au sud de la route périphérique, à Winnipeg.
Ils appelaient alors tous les ordres de gouvernement à rechercher les restes des personnes disparues dans toutes les décharges de la capitale manitobaine.
D’autres groupes militants manifestaient eux aussi près du dépotoir de Prairie Green, sans pour autant en bloquer les accès.
L'audience de préparation du procès du tueur en série présumé repoussée
Le tueur en série présumé de quatre femmes autochtones, soit Rebecca Contois, Marcedes Myran, Morgan Harris et une femme non identifiée à qui la communauté a donné le nom de Mashkode Bizhiki'ikwe, ou Buffalo Woman, ira directement en procès.
Son audience préparatoire en vue du procès initialement prévu le 13 janvier. Elle est reportée au 9 février 2023 en raison de la complexité et du volume d'information présentée dans l'affaire
, a dit la Cour, jeudi.
L'avocat de Jeremy Skibicki dit avoir reçu 10 téraoctets d'information ce mois-ci. Il pourrait y en avoir davantage à venir, précise-t-il.
Leonard Tailleur a demandé la nomination d'un juge responsable de la gestion de l'instance pour aider à déterminer les délais et à relever les défis uniques de l'affaire.
Le juge de la Cour du Banc du Roi, James Edmond, a accepté la requête.
Leonard Tailleur soutient que son client a l'intention de plaider non coupable aux quatre chefs d'accusation de meurtre au premier degré auxquels il fait face.
Avec les informations d'Anne-Charlotte Carignan, Victor Lhoest et Holly Caruk