Un programme de français langue seconde proposé dans toutes les écoles anglophones
À l'école primaire, les élèves passeraient 50 % de leur journée en français. C'est bien moins que les 80-90 % d'enseignement en français que reçoivent les élèves des écoles primaires en immersion présentement.

Au départ, ce programme vise tous les élèves inscrits à la maternelle et à la 1re année en septembre 2023 dans toutes les écoles du secteur anglophone.
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Le gouvernement du Nouveau-Brunswick propose un nouveau programme d’apprentissage du français langue seconde, qui débuterait en septembre prochain, pour tous les élèves de la maternelle et de la première année du secteur anglophone.
La province a dévoilé les détails de ce nouveau cadre d’apprentissage jeudi lors d’une conférence de presse.
Selon ce plan, tous les élèves qui seront inscrits à la maternelle et en première année pour l’année 2023-2024 dans toutes les écoles anglophones participeraient au Programme d’immersion novateur du Nouveau-Brunswick.
Ainsi, ils passeront la moitié de la journée à faire des « apprentissages exploratoires en français » et l’autre moitié de la journée à apprendre des matières comme les mathématiques, la lecture et l’écriture en anglais.
Ce plan vise uniquement les élèves de la maternelle et de la première année inscrits en septembre 2023, et ceux-ci continueront ce nouveau programme au fil des ans.
À l’automne, tous les élèves de la 2e année à la 12e année déjà inscrits aux programmes Anglais principal et Immersion française poursuivront leur parcours scolaire actuel.
« Ce que nous voulons, au minimum, c'est que tous les élèves atteignent un niveau de conversation en français, qu'ils puissent tenir une conversation de base en français et nous voulons que tous nos élèves y parviennent. »
Ce nouveau programme vise donc un apprentissage en français à 50 % de la maternelle à la 5e année, et de 40 % pour les élèves de la 6e à la 8e année.
Moins de temps en français que dans le programme d’immersion
Ce nouveau programme remplacera plus tard le programme d’immersion française que l’on connaît actuellement au Nouveau-Brunswick.
Si les élèves passent entre 40 à 50 % de leur journée en français, c’est bien moins que les 80 à 90 % d’enseignement en français que reçoivent les élèves des écoles primaires en immersion présentement.
Toutefois, il s’agit d’une nette augmentation sur le plan de l’enseignement actuel du français pour les élèves qui ne sont pas en immersion.
Selon le ministre Hogan, l'idée du programme est de viser l’inclusion dans les écoles. Il ne croit pas que les élèves qui veulent en apprendre davantage sur leur deuxième langue seront pénalisés.
Ce n'est pas une question de savoir si cet élève ne sera pas capable d'atteindre un niveau avancé en français dans le futur, il le sera, s'il choisit de suivre cette voie
, dit-il.
Au secondaire, la province affirme évaluer les possibilités pour que tous les élèves reçoivent leur diplôme avec un niveau de français suffisant pour soutenir une conversation et que des possibilités supplémentaires pourraient être offertes, telles que des apprentissages en ligne ou des stages.
Une soixantaine d’enseignants de plus seront nécessaires
Le ministre de l’Éducation ne s’en cache pas. Il faudra bien évidemment engager plus d’enseignants qui pourront enseigner en français.
Nous savons que nous avons un défi en termes de recrutement de professeurs de français. Nous pensons que nous aurons probablement besoin d'environ 60 professeurs supplémentaires et nous avons déjà commencé ce processus de recrutement
, dit le ministre.
Le ministre admet qu’il pourrait être plus difficile pour certaines écoles, particulièrement en milieu rural, d’être prête à temps pour offrir ce nouveau programme en maternelle et en première année pour septembre.
Il précise qu’un sursis de deux ans pourrait leur être accordé, ajoutant que tous les élèves devront participer au nouveau programme, sans exception.
Nous travaillons dur en ce moment et j'ai la plus grande confiance dans le fait que dans deux ans, nous aurons les enseignants dont nous avons besoin pour offrir ce programme de manière efficace.
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Votre opinion sur ce programme demandée
La province en est à la dernière étape des consultations publiques dans ce dossier. Le ministère de l’Éducation invite la population à faire part de ses commentaires sur ce nouveau programme par un sondage en ligne (Nouvelle fenêtre). Une série de consultations virtuelles et en personne sont prévues pour janvier.
À la fin de l'hiver, au début du printemps, nous aurons une idée du [programme final] que nous allons mettre en place et nous avancerons à partir de là
, précise le ministre Hogan.