Un nombre record de baleines à bosse recensées dans la mer des Salish en 2022

Contrairement aux orques, les baleines à bosse ne disposent pas d'un sonar leur permettant de localiser les embarcations nautiques, ce qui augmente les risques de collision.
Photo : Radio-Canada / Mark Quinn
Un groupe de recherche et de défense des rorquals à bosse annonce que 396 baleines de ce type ont été recensées en 2022 dans la mer des Salish, au large de la Colombie-Britannique, soit le plus grand nombre jamais enregistré.
Si cette augmentation est une bonne nouvelle, le groupe appelle toutefois à la prudence pour éviter les collisions entre les bateaux et ces baleines, de plus en plus nombreuses dans la zone.
Selon le groupe Canadian Pacific Humpback Collaboration (CPHC), qui répertorie le nombre de ces mammifères, ce chiffre comprend 34 mères avec leurs baleineaux nés durant la dernière année. Il s’agit d’une augmentation notable en cinq ans, puisque, en 2017, 293 baleines avaient été signalées dans la même zone.
Tasli Shaw, responsable du projet Humpback Whales of the Salish Sea, qui rassemble les observations de scientifiques concernant les baleines à bosse, affirme que l'on peut penser, à tort, que ces animaux ne font que passer dans la mer des Salish. En réalité, ils reviennent aux mêmes endroits pour se nourrir et peuvent y rester pendant des mois.
[Les baleines] connaissent les meilleurs endroits pour trouver des proies et la meilleure façon de les capturer. Nous voyons en fait les mêmes individus d'une année à l'autre
, explique Tasli Shaw.
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Le groupe fait aussi une mise en garde : souvent, les rorquals à bosse ne réalisent pas que bateaux les entourent. Ils n'ont pas le sonar biologique des baleines à dents et se concentrent sur leur alimentation
, dit le communiqué de la CPHC.
La mer des Salish est devenue l'équivalent, pour les baleines, d'une zone scolaire très fréquentée
, confirme Lisa Spaven, de Pêches et Océans Canada. La mer des Salish [est donc] une zone de chevauchement considérable tout au long de l'année entre les baleines et les navires commerciaux et récréatifs.
La directrice de l'enseignement du groupe de conservation Marine Education and Research Society, Jackie Hildering, explique qu'une partie de la mission de son association consiste à apprendre aux plaisanciers à éviter les collisions avec les mammifères marins et ce qu'il faut faire si une telle collision se produit. Selon elle, cette mission est plus importante que jamais.
Nous avons beaucoup de chance d'avoir une seconde chance avec ces géants
, se réjouit-elle.
La CPHC estime que ce retour des baleines à bosse
est remarquable, étant donné le fait que la chasse commerciale en Colombie-Britannique a pris fin il y a seulement 55 ans. Elle souligne l'importance d'une approche collaborative pour documenter les baleines à bosse et les protéger contre les menaces liées aux activités humaines.