Incursion dans l’intervention des services d’urgence à Saint-Fabien

Une des sept ambulances qui ont été mobilisées pour l'opération à Saint-Fabien. Celle-ci arrivait à l'hôpital de Rimouski avec un des blessés de la collision.
Photo : Radio-Canada / Édouard Beaudoin
L'important accident de la route survenu sur la route 132, mardi soir, à Saint-Fabien, a nécessité l'intervention de plusieurs équipes d'urgence. Dans le cadre du Téléjournal Est-du-Québec, le vice-président aux relations de travail de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec, Jérémie Landry, a expliqué le déroulement de cette intervention à l'animateur Charles-Alexandre Tisseyre.
Q : Les ambulanciers ont participé à une intervention majeure sur les lieux de l’accident, à Saint-Fabien. Comment interviennent-ils lors d’une situation d’urgence comme ça avec des dizaines de blessés et lorsque chaque minute compte?
R : L’approche des ambulanciers dans ce genre de situation est très difficile. On s’entend qu’il y a plusieurs étapes. L’appel est fait au 911. Par la suite, nos répartiteurs médicaux d’urgence assignent l’appel aux ambulanciers, aux services d’urgence, policiers et d’incendie.
Les ambulanciers se mettent en direction de l’accident, et il y a un volume d’ambulances qui est affecté à cet appel-là. [Mardi] soir, quatre ambulances ont d’abord été affectées à l’appel de Saint-Fabien.
Nos ambulanciers se sont rendus sur place. La première ambulance qui arrive [...] fait le triage. On avait plus de 40 victimes, il y avait donc beaucoup de travail pour nos ambulanciers.
On évalue les patients et on établit un code de couleur pour chaque patient sur place. Ensuite, on parle avec la centrale d’urgence à Rimouski pour affecter d’autres ambulances.
Q : Comment fonctionnent les communications avec l’hôpital qui a déclenché un code orange et qui s’attend à une arrivée massive de patients?
R : L’ambulancier qui est au poste de commandement communique avec la centrale qui, elle, communique avec l’hôpital de Rimouski pour faire des rapports.
On est en continuelle communication pour garder à jour les dernières données que nous avons.
Il y a eu des ambulances de Trois-Pistoles, de Rimouski et de la Mitis qui sont venues aider les autres secouristes sur place.
Q : En tout, combien d’ambulances ont été mobilisées pour cette opération?
R : Initialement, quatre ambulances ont été affectées à l’appel en provenance de Trois-Pistoles et de Rimouski. Se sont ajoutées une autre ambulance de Rimouski et deux autres de La Mitis.
Q : Parlez-nous des défis des ambulanciers une fois qu'ils sont sur les lieux; parce que c’est une scène assez importante : un autocar renversé, des dizaines de blessés. C’est une situation d’urgence où il faut agir rapidement.
R : Nos ambulanciers sont formés à l’école pour ce genre de situation là, mais ce ne sont pas des situations qui arrivent tous les jours. Ce sont des situations exceptionnelles.
Les ambulanciers font tous les efforts possibles. Lors des formations dans les cégeps et lors de la formation en continu, on est habileté à travailler avec le triage. C’est sûr que les circonstances comme la neige, les conditions météorologiques difficiles, c’est très difficile pour les techniciens ambulanciers.
De plus, il faisait noir dehors et ça veut dire qu’il faut vraiment gérer la scène avec les autres intervenants, donc autant le service d’incendie que la police. Il faut avoir de l’éclairage pour voir au moins ce qu’on peut faire comme travail sur le terrain.
Les gros enjeux sont vraiment la météo, la noirceur, identifier toutes les victimes, puisque dans ce genre d’évènement des victimes peuvent avoir été éjectées du véhicule, et il faut donc vraiment faire un tri large de la situation.
Il faut vraiment établir un très bon questionnaire dès le début pour savoir ce qui s’est passé pour que par la suite, lorsque les autres ressources arrivent, ça facilite nos tâches.
Q : Quel bilan faites-vous du travail qui a été fait par les services d’urgence?
R : Nous avons un très bon bilan, ça s’est très bien passé sur les lieux. Les ambulanciers ont fait preuve d’un grand courage.
Après cette situation-là, ce sont des êtres humains comme tout le monde. Il faut qu’on apprenne à ventiler.
Il y a de petites choses qu’on déplore dans la situation : l’évènement s’est passé super bien, mais par après il manque un peu de [soutien auprès de] nos ambulanciers, de séances de ventilation, de débreffages. Ce sont des choses qu’on aimerait que le ministère de la Santé apporte à nos ambulanciers. [Le lendemain de l’accident,] tous nos ambulanciers sont au travail et c’est comme si rien n’était arrivé.
À l’hôpital de Rimouski, le service a été exceptionnel, les médecins nous ont attendus. Que dire de plus? On a fait un bon travail d’équipe.
Certaines réponses ont été adaptées dans un souci de concision et de clarté.