La Bouchée généreuse lance un appel à l’aide à Bruno Marchand et à Jonatan Julien

À l'organisme La Bouchée généreuse, la demande pour obtenir de l'aide alimentaire a explosé au cours de la dernière année.
Photo : Radio-Canada
Le député solidaire de Jean-Lesage et l'organisme de sécurité alimentaire La Bouchée généreuse demandent une rencontre d'urgence avec le maire de Québec et avec le ministre responsable de la Capitale-Nationale. Faute d'espace, l'organisme peine à répondre à la demande croissante.
Dans une lettre envoyée à Bruno Marchand et à Jonatan Julien mardi, Sol Zanetti souhaite attirer l'attention sur l’urgence d’agir pour aider La Bouchée généreuse à se relocaliser dans de nouveaux espaces et pour [leur] proposer une rencontre d’urgence dans les plus brefs délais afin de trouver des solutions en ce sens
.
Pour le député Zanetti, il est minuit moins une
.
La Bouchée généreuse a besoin qu’on travaille ensemble pour trouver une solution pérenne, mais elle a surtout besoin d’un soutien immédiat pour se relocaliser rapidement sans réduire son offre. L’organisme a besoin d’un terrain dans le quartier et de financement pour y construire un bâtiment dans lequel il pourra entreposer et distribuer de manière sécuritaire toutes ces denrées alimentaires
, peut-on lire.
Une ouverture mais pas de promesse formelle
L'organisme, qui a pignon sur rue au 145, boulevard Wilfrid-Hamel, a atteint de nouveaux records en matière de demande. Il doit nourrir plus de 900 familles chaque semaine, un nombre qui ne cesse d'augmenter. Ce chiffre était de 400 en 2019.
C'est assez urgent
, lance sans détour Pierre Gravel, directeur général de La Bouchée généreuse.
Il sent une certaine ouverture du gouvernement. Il a notamment rencontré Chantal Rouleau, ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, de même qu'un membre de l'équipe de Jonatan Julien, ministre responsable de la Capitale-Nationale.
Or, pour l'instant, aucune aide formelle ne lui a été accordée.
La Bouchée généreuse ne reçoit aucune subvention gouvernementale, indique M. Gravel.
Les locaux de 4000 pieds carrés sont tellement petits, selon le directeur, que de la nourriture doit parfois être entreposée dans des camions, faute de place. On ne peut pas vivre de même. Ici, on marche coude à coude
, laisse tomber le directeur général.
L'OBNL
reçoit également des dons de meubles mais ne peut pas les utiliser en raison du manque d'espace.Ajoutons à cela que la plupart des bénévoles ont plus de 65 ans. Ils ont besoin d'espace pour travailler. Mes bénévoles s'essoufflent. C'est tellement de va-et-vient! C'est comme une petite famille de chenilles. On court beaucoup pour fournir le stock pour la distribution. Ils sont bien essoufflés, je ne veux pas les perdre
, prévient Pierre Gravel. Si j'agrandis, ça leur permettrait de souffler un peu.
Salle d'attente
L'organisme est à la recherche d'un local dans Limoilou, un secteur prioritaire pour La Bouchée généreuse. Mais dans notre coin, c'est difficile. Ils vendent toutes les bâtisses et font des condos dedans
, ajoute M. Gravel.
Il est ouvert à l'idée d'avoir un entrepôt à l'extérieur de Limoilou pour stocker la nourriture, mais pas à n'importe quel prix. L'organisme rappelle qu'il ne peut pas assumer l'ensemble des coûts d'une construction neuve. Je ne peux pas vivre avec un hypothétique d'un million, je n'ai aucune subvention du gouvernement. Si j'achète une bâtisse, il faut que j'aille chercher du financement, une subvention maximum
, explique le directeur général.
La Bouchée généreuse aimerait pouvoir compter sur une salle d'attente chauffée pour éviter que les gens attendent de longues heures à l'extérieur.
« Le monde ne peut pas attendre des heures dehors à -40. Attendre à -40 une heure ou deux dehors, quand on sait que ce n'est pas des personnes riches... Leurs souliers, des fois, c'est des espadrilles. Juste d'un point de vue humain, la Ville de Québec et le gouvernement devraient m'aider. »
Marchand interpellé
Pierre Gravel espère rencontrer bientôt le maire de Québec, Bruno Marchand.
La Bouchée généreuse se dit convaincue que la Ville est propriétaire d'un local qui pourrait accueillir l'organisme et qu'elle ourrait donner un coup de pouce.
Je suis sûr que la Ville de Québec doit avoir un local quelque part qui ne se sert pas ou un entrepôt vide. Moi, je suis prêt à dire que je vais envoyer ma banque alimentaire ailleurs pour servir le monde le mieux possible
tout en conservant ses locaux du boulevard Wilfrid-Hamel pour accueillir sa clientèle au chaud.