Incident au Mont-Sainte-Anne : un organisme s’oppose à l’offre de RCR

Le gouvernement du Québec étudie la possibilité d’octroyer 50 millions $ à l’entreprise gestionnaire du Mont-Sainte-Anne pour améliorer les infrastructures.
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Martin
Le gouvernement du Québec étudie actuellement la possibilité d’octroyer un montant de 50 millions $ à l’entreprise albertaine gestionnaire du Mont-Sainte-Anne, Resorts of the Canadian Rockies (RCR), ce à quoi s’oppose fermement la coalition Avenir Mont-Sainte-Anne.
L’entreprise RCR
a soumis une offre à Québec au printemps dernier. Elle promettait d’investir 100 millions $ dans les infrastructures du centre de ski, à condition que le gouvernement y contribue à hauteur de 50 %.L’organisme à but non lucratif qui demande un changement de gestionnaire pour la montagne depuis quelques années estime que le gouvernement doit fermer la porte rapidement à cette offre.
C’est l’argent des contribuables, donc à notre sens, financer, prêter ou subventionner un opérateur qui a une feuille de route comme celle qu’on connaît des dernières décennies, ça ne fait vraiment aucun sens, surtout qu’il y a une alternative crédible
, affirme le coprésident de l’organisme, Alex Harvey. Il fait référence à l’offre d’achat déposée par Groupe Le Massif cet automne.
Samedi, une télécabine est tombée sur une piste quelques minutes avant l’ouverture du centre, ce qui a semé l’émoi parmi les skieurs et les élus.
Le gouvernement ne s’est pas positionné encore sur l’offre, mais le ministre responsable du Développement économique régional, Pierre Fitzgibbon, dit vouloir préserver une équité avec les autres centres de ski de la province.
Si le ministre avait mentionné que le gouvernement n’était qu’un simple observateur dans cette histoire, puisque RCR
a un contrat jusqu’en 2093 avec la Sépaq , Avenir Mont-Sainte-Anne croit plutôt que les élus doivent prendre leurs responsabilités.Le gouvernement du Québec est actuellement l’acteur clef dans le dossier, et non un simple ‘’observateur’’. [...] Le gouvernement a tous les leviers
, écrit-on dans le communiqué.
Plus de transparence réclamée
L’organisme réclame également que soient rendu publics une copie du bail entre la Sépaq
et RCR, et tous les rapports d’inspection réalisés par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) ou la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), aux stations de Mont-Sainte-Anne et de Stoneham, au cours des cinq dernières années.La liste des rencontres de négociations tenues entre des représentants du gouvernement et le propriétaire de RCR
, Norman Murray Edwards, depuis 2018, est aussi demandée.On se fait répéter que dans l’entente, il n’y a aucune alternative, que c’est scellé jusqu’en 2093 pour l’exploitation de la montagne, mais on veut aller à la source de l’information
, affirme Alex Harvey.
La Régie du bâtiment du Québec dit ne pas être responsable
Interrogée sur ses façons de faire, la RBQ
soutient qu’elle n’est pas tenue de visiter toutes les stations de ski du Québec à chaque début de saison.Le porte-parole, Sylvain Lamothe, indique que c’est plutôt à l’exploitant de la station de faire toutes les vérifications nécessaires pour assurer la sécurité des clients.
On fait des vérifications ou des visites d’inspection de façon périodique et ponctuelle, donc c’est planifié d’avance. On peut visiter davantage plus fréquemment certaines stations s’il y a une nécessité, mais de façon régulière, on visite pendant l’hiver, quand la saison est entamée
, explique Sylvain Lamothe.
Avant la chute de la télécabine cette fin de semaine, la dernière visite de la RBQincident de février 2020.
au Mont-Sainte-Anne a eu lieu le 19 décembre 2021. Il avait fallu plus d’un an avant que la Régie ne permette à la remontée mécanique l’Étoile filante de reprendre du service après l’Mardi, la RBQ
était encore au centre de ski.L’Association des stations de ski du Québec se veut rassurante
Même si les images de la télécabine au sol peuvent semer l’inquiétude
, l’Association des stations de ski du Québec assure que les remontées mécaniques sont des infrastructures sécuritaires.
Lorsqu’on réfléchit au nombre de remontées en fonction à travers le Canada et au nombre relativement infime de bris mécaniques, on constate que ce type d’équipement demeure des plus sécuritaires
, a tenu à rappeler le président-directeur général de l’Association, Yves Juneau.
Il ajoute que l’Association offre des sessions de formation aux stations de ski, afin que soient respectées les plus récentes exigences canadiennes en matière de remontées mécaniques.