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Passeports vaccinaux frauduleux : l’UPAC est rendue à 40 enquêtes

Depuis quelques mois, l’UPAC multiplie les enquêtes et les mises en accusation liées à de faux passeports vaccinaux. Une ex-syndique adjointe de l’Ordre des sages-femmes a notamment été épinglée.

Un téléphone avec un logo du gouvernement du Québec est pointé au-dessus d'un autre téléphone avec un code Q R.

La ministre de la Sécurité publique affirme que les faux passeports vaccinaux seront invalidés.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Selon les informations obtenues par Radio-Canada, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) compte présentement une quarantaine d’enquêtes en cours, soit une dizaine de plus qu’au début de l’automne.

Jusqu’à présent, trois personnes ont été accusées en matière criminelle et une soixantaine de constats d’infraction à la Loi sur la santé publique ont été remis à des contrevenants, précise le porte-parole Mathieu Galarneau.

La dernière mise en accusation concerne Janie Lacas, une sage-femme de Repentigny.

L'acte d'accusation en date du 30 novembre précise que Mme Lacas a créé des profils vaccinaux, les sachant faux, avec l'intention d'engager le gouvernement du Québec en lui faisant croire que ces documents étaient authentiques.

Selon l’enquête de l’UPAC, l’accusée aurait utilisé frauduleusement un ordinateur.

Les crimes allégués se seraient produits entre le 6 décembre 2021 et le 2 mai 2022.

Jointe par Radio-Canada, Mme Lacas a dit regretter ses gestes. Mon histoire est tellement banale! En plus, tout ce que j'ai fait, c'est pour aider trois personnes. Je ne suis pas anti-COVID machin complotiste ou autre, et les personnes pour qui je l'ai fait non plus, a-t-elle dit.

J'ai eu peur pour elles et j'ai fait des choses que je regrette amèrement, que je n'aurais jamais faites si j'avais été dans mon état normal, a ajouté Mme Lacas.

Cette dame se dit consciente de la chose suivante : Si je redeviens sage-femme praticienne, je devrai passer devant le comité de discipline, ce que j'accepte, comme j'accepte sans rien contredire les faits reprochés.

Selon nos informations, Mme Lacas a travaillé dans quelques maisons de naissance dans les Laurentides, dans Lanaudière et à Montréal.

Radio-Canada a également appris que Mme Lacas a occupé jusqu’en 2020 le poste de syndique adjointe à l’Ordre des sages-femmes du Québec (OSFQ).

Le Bureau de la syndique est chargé notamment d’enquêter sur les comportements des sages-femmes qui agissent à l’encontre de leur code de déontologie.

Nous ne défendrons pas l’indéfendable, a réagi la présidente de l’OSFQ, Julie Pelletier, lorsque contactée par Radio-Canada.

Si les allégations s’avèrent fondées, c’est très répréhensible et c’est dommage puisque l’Ordre s’était positionné rapidement en faveur de la vaccination, a-t-elle ajouté.

Mme Lacas est toujours membre de son ordre professionnel mais à titre de non-praticienne. Elle s’expose à des sanctions disciplinaires.

La présidente de l’OSFQ a dit avoir totalement confiance dans le processus. J’ai bon espoir que la syndique va faire son travail et entreprendre les actions qui seront nécessaires.

De septembre 2021 à mars 2022, la présentation d'un passeport vaccinal a été obligatoire pour fréquenter plusieurs commerces et lieux publics. Cette mesure sanitaire visait à ralentir la propagation de la COVID-19.

Mme Lacas a tenu à préciser qu’elle ne faisait partie d’aucun réseau organisé et qu’elle a agi seule. Elle n’avait aucun antécédent judiciaire.

L'application VaxiCode.

L'application VaxiCode

Photo : Radio-Canada

Un an plus tard

Il y a un an, Enquête révélait l’existence d’un réseau qui avait réussi à déjouer le système grâce à la complicité essentielle d’une employée qui travaillait comme vaccinatrice, cette fois-ci dans une clinique de vaccination de la Montérégie-Centre. Son poste lui donnait accès aux renseignements personnels des usagers qui avaient pris rendez-vous pour recevoir un vaccin en utilisant la plateforme Clic Santé.

L’employée pouvait ainsi émettre une preuve de vaccination à des patients qui n’avaient pas besoin de se présenter. Dans certains cas, elle aurait aussi fourni une preuve de vaccination pour une deuxième dose, toujours sans qu’un vaccin ait été administré.

Les complices se partageraient des sommes qui pouvaient atteindre 3000 $ par passeport frauduleux, selon nos informations.

Au CISSS de la Montérégie-Centre, la porte-parole Chantal Vallée a fait savoir que l’employée a été congédiée après enquête et que l’établissement collabore avec l’UPAC.

D’autres établissements de santé ailleurs au Québec reconnaissaient l'existence (Nouvelle fenêtre) de fraudes liées aux passeports vaccinaux.

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