Après un faux départ, Elon Musk relance son nouvel abonnement payant pour Twitter

L'entreprise en dévoilait peu à peu les contours au fil de la journée de lundi, expliquant sur son site que l'abonnement serait dans un premier temps offert aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Royaume-Uni, pour 8 $ US par mois (près de 11 $ CA), ou 11 $ US (près de 15 $ CA) pour les personnes qui souhaitent utiliser Twitter sur un appareil Apple.

Toutefois, vers 15 h 30, heure de l’Est, il ne semblait pas encore possible d'y souscrire.

Principal intérêt pour les personnes acceptant de débourser de l'argent : un crochet censé certifier l'identité de la personne abonnée, bleu pour les particuliers, doré pour les entreprises, gris pour les institutions.

Pour se voir attribuer cette authentification, les utilisateurs et utilisatrices doivent avoir un compte depuis au moins 90 jours, que celui-ci soit associé à un numéro de téléphone vérifié et qu'il ne semble pas trompeur ou mensonger.

Le compte doit aussi avoir été actif au moins une fois dans le mois précédent et la photo de profil et le nom qui s'y trouvent ne doivent pas avoir été changés au cours de la semaine précédente.

Les internautes possédant déjà un crochet bleu pourront, a priori, le conserver sans payer, selon le détail des conditions d'utilisation publié par Twitter. Toutefois, Elon Musk a au contraire affirmé dans un message publié sur sa plateforme lundi vers 16 h que les anciens crochets bleus seraient retirés dans quelques mois.

La façon avec laquelle [les crochets bleus] ont été attribués était corrompue et insensée.

Twitter Blue : un premier lancement dans la confusion

La première tentative du lancement d'une nouvelle formule d'abonnement, au début de novembre, a été accompagnée d'une éclosion de messages contradictoires et de comptes se faisant passer pour ceux de célébrités ou de grandes entreprises.

L'option a ensuite été retirée, puis le projet de la relancer a été reporté à plusieurs reprises.

Cette initiative doit permettre à Twitter de diversifier son chiffre d'affaires au-delà des publicités.

Les revenus tirés de ces dernières ont, en effet, baissé ces derniers mois avec le ralentissement économique, tandis que de nombreux annonceurs ont été échaudés par la prise de contrôle de la plateforme par Elon Musk, craignant de retrouver leurs publicités au côté de contenus controversés.

Le nouveau patron, qui se présente comme un défenseur de la liberté d'expression et affirme régulièrement que Twitter avait auparavant un parti pris pour les idées de gauche, a en effet nettement réduit les effectifs chargés de la modération et a autorisé le retour sur la plateforme de personnalités suspendues, comme Donald Trump.

Musk multiplie les déclarations controversées

Il a lui-même publié la fin de semaine dernière une série de messages polémiques, attaquant tour à tour Anthony Fauci, conseiller sortant de la Maison-Blanche, Yoel Roth, ancien responsable de la sûreté de Twitter, ou encore les pronoms non genrés.

Le multimilliardaire tente aussi d'attirer l'attention en promouvant depuis une dizaine de jours ce qu'il surnomme les « Twitter files » (les « dossiers Twitter »), des documents internes censés illustrer des pratiques de modération discutables.

Je ne comprends pas ce qu'il essaie de faire avec ces déclarations à l'emporte-pièce, a réagi Carolina Milanesi du cabinet Creative Strategies. Selon elle, il s'agit peut-être d'une tactique pour attirer plus de gens et ainsi vendre plus d'abonnements.

Sa stratégie reste toutefois obscure, selon la spécialiste. Elon Musk veut être vu comme celui qui sauve la démocratie, mais peut-il vraiment le faire avec les antivaccins [ou les complotistes]? s'interroge-t-elle.

Invité sur une scène de spectacle à San Francisco par le comédien Dave Chappelle dimanche, l'homme le plus riche au monde a été accueilli par un mélange d'applaudissements et de copieuses huées.

Autant de chahut est une première pour moi dans la vraie vie (c'est fréquent sur Twitter), a plus tard relevé Elon Musk dans une publication sur sa plateforme.