Des organismes se regroupent pour convaincre le Collège de l’Île de rester à Wellington
Le regroupement s'inquiète de ce que le départ de l'établissement précipite le déclin de la région, caractérisé par un exode rural vers Summerside et Charlottetown.

Le Collège de l’Île, anciennement appelé la Société éducative de l’Île-du-Prince-Édouard, avait ouvert son centre de formation aux adultes de Wellington au début des années 1990.
Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur
« Le processus de consultation n'a pas été extrêmement inclusif pour les organismes communautaires. » Le directeur du Conseil scolaire-communautaire Évangéline (CSCÉ), Nick Arsenault, est amer. Il souhaite rencontrer dès que possible le conseil d'administration du Collège de l'Île.
Cela fait quelques mois que le collège a annoncé son intention de créer un nouveau campus à Summerside, un campus plus grand, plus moderne, dans une ville où les équipements et services sont plus nombreux qu'à Wellington. Cela permettrait, selon la directrice par intérim du collège, Darlene Arsenault, de gagner en visibilité.
Depuis son ouverture en 1993, le Collège de l'Île est basé à Wellington, dans la région francophone Évangéline de la province. L'école exploite également un campus secondaire à Charlottetown depuis 2012.
Au campus de Wellington et au campus de Charlottetown, il y a beaucoup de personnes qui ne savent pas qu'on existe parce qu'on n'a pas la visibilité
, détaille Darlene Arsenault en entrevue au Réveil Î.-P.-É.
« C'est désappointant de notre côté. »
Le Conseil scolaire-communautaire agit désormais comme le porte-parole d'un groupe plus large, baptisé Regroupement de la région Évangéline pour la sauvegarde du campus du Collège de l’Île à Wellington.
Il est composé des municipalités d’Abram-Village et de Wellington, de la Société de développement de la Baie acadienne, de la coopérative Le Chez-Nous, du projet Bienvenue Évangéline et de membres individuels de la communauté.
L'inquiétude, évidemment, c'est de perdre le collège. Et puis de perdre un morceau de la francophonie qui détient évidemment un potentiel très intéressant
, explique Nick Arsenault.
Le regroupement n'est pas pour le statu quo
, assure-t-il, et il invite le Collège à indiquer ses besoins dans la région
.
« Il y a beaucoup de collèges communautaires qui vont très bien dans des régions rurales. »
Nick Arsenault souhaite un processus de décision transparent, qui suscite la participation de la communauté au sens large. Présentement, est-ce que c'est la solution gagnant-gagnant? Je ne suis pas à 100 % certain
, déclare le directeur du CSCÉ .
Le regroupement s'inquiète de ce que le départ de l'établissement précipite le déclin de la région, caractérisé par un exode rural vers Summerside et Charlottetown.
On a besoin des projets de société, des grands projets qui restent dans la région pour qu'on demeure une communauté francophone, c'est vraiment à ce point-là
, soutient Nick Arsenault.
« On a besoin de gros projets pour neutraliser ce déclin-là. Et puis pour donner un nouveau souffle à la région. »
Nick Arsenault espère pouvoir rencontrer le conseil d'administration du Collège de l'Île au début de la nouvelle année. De son côté, l'établissement postsecondaire a déjà embauché une firme de consultants pour détailler le projet d'un nouveau campus.