À Edmonton, une école à charte à majorité autochtone reçoit un prix Indspire

Ocianna Clarke, 16 ans, a eu des difficultés à l'école jusqu'à ce qu'elle fréquente ce centre d’éducation, qui lui a donné envie « d'apprendre de nouvelles choses ».
Photo : Radio-Canada / Trevor Wilson/CBC
L’école à charte Boyle Street Education Centre, à Edmonton, a reçu, le mois dernier, un prix national Indspire, qui récompense l'excellence dans les communautés des Premières Nations, des Inuit et des Métis depuis 30 ans. Ce prix lui a été décerné en reconnaissance de ses initiatives en matière d’éducation et de lutte contre l’abandon scolaire.
Depuis 26 ans, le Boyle Street Education Centre s’emploie à aider les élèves, qui sont principalement des membres des Premières Nations, à éviter le décrochage scolaire.
Ocianna Clarke, 16 ans, a eu des difficultés à l'école jusqu'à ce qu'elle fréquente ce centre. Je ne savais pas qu'on pouvait vraiment aimer l'école, mais cette école m'a donné envie de venir tous les jours et d'être ici et d'apprendre de nouvelles choses
, raconte-t-elle.
L'adolescente, qui a commencé à suivre des cours à l'école à charte du centre-ville d'Edmonton en septembre, ajoute qu'elle a l’impression d'être à [sa] place ici
.
Selon Mavis Averill, la surintendante de l’établissement, entre 80 % à 90 % des élèves sont de jeunes Autochtones. Beaucoup d'entre eux ont souffert d’un traumatisme intergénérationnel. Le centre a ainsi ajouté à son programme des séances de yoga, de purification et de massothérapie, afin d’aider les élèves à nourrir leur esprit et à entretenir leur corps.
Les éducateurs travaillent d'arrache-pied pour aider les élèves à surmonter les obstacles à l'intérieur et à l'extérieur de la salle de classe. En retour, l’établissement se montre exigeant à leur égard. Peu importe à quel point leur journée a été difficile ou s'ils ont eu une nuit difficile, ils doivent toujours réussir ce cours
, explique Mavis Averill.
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Apprendre son héritage socioculturel
Les cours offerts aux élèves sont aussi axés sur l’apprentissage de leur héritage historique et culturel ainsi que sur la connaissance des savoirs traditionnels autochtones, dans le cadre du programme baptisé Braided Journeys. Certains élèves travaillent ainsi à réaliser des peintures reflétant des histoires de constellations d'un point de vue autochtone.
Je n'ai donc pas toujours besoin de connaître Pégase ou Orion. Peut-être que c'est Wesakechak, peut-être que c'est Niska
, explique Tim Christopherson, qui enseigne ce programme. Les élèves apprendront ces histoires et les ramèneront à la maison pour les raconter à leurs enfants à un moment donné.
L'importance d'approfondir le lien avec son héritage saulteaux, dans un établissement autrefois utilisé pour dépouiller les enfants autochtones de leur identité, n'échappe pas à la jeune Ocianna Clarke.
C'est vraiment spécial pour moi, parce que nos ancêtres n'ont jamais pu faire ça
, dit-elle. Le fait que je suis venue ici a rendu mon père heureux, car je fais des choses qu'il n'a jamais pu faire. Il est vraiment très fier que j'aie eu cette possibilité.
Avec les informations d’Andrea Huncar