Un an après, des débris du Zim Kingston s’échouent encore sur les berges de la C.-B.

Depuis l’incident, plusieurs équipes de nettoyage, formées de bénévoles, continuent de ramasser des restes sur les côtes britanno-colombiennes, comme des matelas, des réfrigérateurs ou de la styromousse.
Photo : Epic Exeo/La Presse canadienne
Un an après la perte d’une centaine de conteneurs par le navire Zim Kingston des bénévoles continuent de découvrir des déchets sur les plages de la Colombie-Britannique.
Le 21 octobre 2021, le Zim Kingston, un navire grec, a pris feu et a perdu 109 conteneurs. Il contenait plus de 52 tonnes de xanthates, dont le xanthate amylique de potassium. Cette matière se trouvait dans deux conteneurs tombés dans l’eau. Il s’agit d’une substance qui peut prendre feu spontanément, selon la Garde côtière canadienne (GCC).
Quatre des 109 conteneurs ont été retrouvés. Pêche et Océan Canada et la GCC
ont affirmé dans un communiqué que le propriétaire du Zim Kingston avait engagé un sous-traitant pour continuer à effectuer des recherches sous-marines avec un sonar à balayage latéral sur près de 1 kilomètre.Aucun des deux conteneurs renfermant du xanthate n’a été retrouvé.
Depuis l’incident, plusieurs équipes de nettoyage, formées de bénévoles, continuent de ramasser sur les côtes britanno-colombiennes des objets tels que des matelas, des réfrigérateurs ou de la styromousse.
« Les tapis pour urinoirs vont hanter nos rêves. Nous en avons trouvé des milliers lorsque nous avons commencé à nettoyer les berges. Nous espérons ne plus jamais en revoir. »
Jill Laviolette, la cofondatrice du groupe environnemental Epic Exeo, fait partie de ces bénévoles. Même chose pour Alys Hoyland, de l’organisme pour la protection des océans Surfrider Pacific Rim.
Les deux femmes sont horrifiées par l’ampleur des dégâts et craignent un nouveau déversement.
Hormis les matières dangereuses qui se trouvaient dans deux conteneurs, elles estiment que la quantité de plastique qui s’est retrouvée dans l’eau aura à elle seule des conséquences néfastes sur les animaux marins.
Nous voyons de plus en plus d'animaux qui souffrent parce que leur estomac est rempli de plastique
, explique Jill Laviolette.
Alys Hoyland et elle déplorent le manque de réaction de la part du gouvernement fédéral et estiment que le Canada n‘a pas les outils nécessaires pour faire face à des déversements de cette magnitude.
Pas de nouvelles mesures depuis le déversement
En octobre dernier, le Comité permanent des pêches et des océans a déposé un rapport sur l’incident qui faisait 29 recommandations.
Le gouvernement fédéral, les provinces et les communautés côtières ne sont pas prêts au niveau opérationnel pour gérer efficacement les déversements de conteneurs
, mentionne le rapport.
À lire aussi :
Le rapport recommande notamment le traçage et le suivi des conteneurs et l’adoption d’un plan adapté aux différentes régions en partenariat avec les responsables autochtones pour répondre aux déversements et assurer le nettoyage des débris.
Le Comité permanent des pêches et des océans recommande aussi que le Canada pousse ses partenaires étrangers à faire de même.
« Évidemment, nous allons nous assurer que ces recommandations sont adoptées. »
Pêches et Océans Canada et la GCC
n’ont pas répondu à notre demande d’entrevue.Par voie de communiqué, le Ministère affirme qu’il travaille avec Transport Canada et d’autres partenaires pour répondre au rapport déposé par le Comité permanent des pêches et des océans.
Jill Laviolette et Alys Hoyland espèrent aussi que la recommandation sur la transparence au sujet du contenu des navires sera adoptée pour mieux comprendre l’étendue des dégâts en cas de déversement.