Le cri du cœur de la mère d’un enfant aux besoins particuliers
Alexandra Simard déplore que son fils n'ait pas pu être accueilli à l'école une journée la semaine dernière, faute de personnel selon elle.
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Alexandra Simard, une mère de famille de Rivière-du-Loup, lance un cri du cœur. Son fils Antoine, un enfant de six ans aux besoins particuliers, n'a pu être accueilli à l'école durant une journée la semaine dernière, en raison d’un manque de soutien scolaire, selon elle.
Antoine souffre d'un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et d'un trouble de l'opposition. Après plusieurs épisodes de violence survenus au sein de la classe, un plan d’intervention a été mis en place en concertation avec l’équipe éducative, le 8 novembre. Désormais, Antoine va à l’école le matin et poursuit sa scolarisation à la maison l'après-midi.
Or, depuis la mise en place de cet encadrement personnalisé, la maman déplore d'être souvent appelée par l’école pour venir chercher son garçon. Un réflexe qu'elle peine à justifier. Lors d'épisodes de violence ou de crises, je peux comprendre et je réponds présente, mais on m’appelait pour dire qu’il était incontrôlable. Le temps d’arriver, il était calmé
, raconte la mère du garçon.
« Est-ce qu’on a essayé des choses avant de m’appeler? Là, j'avais l'impression qu'on me téléphonait dès qu'il y avait quelque chose. »
Une goutte d'eau a fait déborder le vase la semaine dernière : Alexandra Simard affirme avoir été appelée par l'enseignante de son fils un matin pour se faire dire de ne pas l'envoyer à l'école, car il n'y avait aucune ressource pour s'occuper de lui.
Des enfants avec des particularités, oui, mais ce sont des enfants et ils ont besoin d'une scolarité. On ne peut pas leur refuser ça par manque d'employés
, déplore la maman.
« J’ai vraiment l’impression qu’on l’exclut et ça, ça me fait peur. »
Une situation exceptionnelle
, assure le Centre de services scolaire
Le Centre de services scolaire de Kamouraska–Rivière-du-Loup ne souhaite pas commenter une situation particulière pour des raisons de confidentialité à l’égard des élèves et de leur famille.
Le Centre tient toutefois à préciser que, de manière générale, le renvoi d’un enfant à la maison par manque de ressources reste une situation exceptionnelle
.
Les responsables disent vouloir offrir l'accès au service de l'éducation pour tous les enfants, mais restent dans une situation fragile sur le plan des ressources. Un poste de technicien en éducation spécialisée n'est toujours pas pourvu. En conséquence, le Centre reconnaît que plusieurs jours sont éventuellement nécessaires pour trouver un remplaçant en cas de maladie ou une nouvelle ressource si des besoins s’ajoutent en cours d’année.
La priorité de répondre aux besoins de chaque enfant
Le président de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), Kévin Roy, constate que la situation est difficile depuis les dernières années. Il y a de plus en plus d’enfants qui ont des besoins particuliers, mais les ressources pour accompagner ces enfants-là ne suivent pas nécessairement
, témoigne-t-il.
« Avec le manque de ressources, certains parents se font dire que leurs enfants ne sont pas les pires de la classe. Ce ne sont pas seulement les pires qui ont droit à ces ressources-là. »
La FCPQ
s’est donné comme priorité de répondre aux besoins de chaque élève. Cette semaine, l'organisme a d'ailleurs rencontré le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.La Fédération propose notamment de miser sur la flexibilité des ressources pour pallier le manque de main-d'œuvre et prône la mise en place d’un plan de réussite individualisé pour chaque élève du Québec, afin de nommer ses défis et ses bons coups et de le guider dans son parcours, selon ses besoins
, détaille M. Roy.
Quelques pistes de solutions à envisager avant qu'il soit trop tard, espère Alexandra Simard. J'ai peur qu'on l'échappe, qu'il finisse par ne plus aimer l'école, qu'il ne se sente pas bon
, déclare la maman, préoccupée.
D’après le reportage de Fabienne Tercaefs