Incertitude et prudence marquent le début de la pêche au homard en N.-É.

Premier jour de pêche au homard de la saison 2022 au port de Meteghan, en Nouvelle-Écosse
Photo : Radio-Canada / Adrien Blanc
Les pêcheurs s’apprêtent à vendre leurs premières prises, mais le prix du homard n’est pas ce qu'il était l’an dernier.
Ce n’est pas une surprise, admet le pêcheur Joel Comeau. Je prévoyais qu'après l'année passée et les gros prix, cette année n’allait pas être si bonne.
Lui et d’autres agissent en conséquence. D’ailleurs, la première sortie de pêche, bien que très attendue, n’avait pas la frénésie de l’année dernière au quai de Meteghan.
Cette année, tout le monde était détendu et sortait lentement. Personne n’était énervé
, dit-il.
Lui et d’autres ont choisi d’installer leurs casiers moins loin en mer pour économiser le carburant.
Joel Comeau est allé moitié moins loin que d'habitude et il ne s'aventurera pas plus loin pour le début de la saison. Il veut voir à quel point le prix du homard va varier et à quel prix il se vendra.
Les gars parlent de 6,50 ou 7 $ la livre
, dit-il.
Avec la hausse des coûts de production, ce n’est pas très attrayant, mais Joel Comeau se donne un peu de temps.
Il a un vivier personnel qui peut contenir 30 000 livres de homard, alors il va peut-être attendre le début de la nouvelle année pour vendre ses prises en espérant que le prix va augmenter.
Faut prendre garde à ce qu’on fait, surtout cette année, quand ça va être though un peu. On ne va peut-être pas faire tant de gros achats.
Cette prudence a des répercussions sur l’économie locale.
« Le plus d'argent ils vont faire, le mieux c’est pour nous autres! »
Le chantier naval A.F. Thériault a eu beaucoup de travail cet été, grâce aux revenus records de la pêche au homard de l'an dernier. Le président Gilles Thériault pense que l’été 2023 sera bien différent.
Si les pêcheurs font bien et si les prix sont bien, ils vont dépenser cet argent-là sur le bateau, ça fait que le chantier et la communauté gagnent
, explique-t-il.
Quand les prix sont plus faibles, ça donne de la difficulté aux pêcheurs, mais la réalité est là, le marché est global.
Le chantier emploie près de 200 personnes avec des contrats été comme hiver.
Et ce n'est pas le prix du homard qui va faire perdre à Gilles Thériault son optimisme.
Après tout, le chantier construit des bateaux depuis près de 85 ans et le président croit qu’il faut voir le verre à moitié plein
pour rester en affaires.
À lire aussi :
D'après le reportage d'Adrien Blanc