Le leadership de la C.-B. sur les espèces envahissantes présent à la COP15

Les espèces envahissantes constituent la deuxième plus grande menace pour la biodiversité du Canada.
Photo : Radio-Canada / Noémie Moukanda
Le Conseil sur les espèces envahissantes de la Colombie-Britannique s’est joint à la délégation canadienne au sommet de la COP15, qui se tient à Montréal du 7 au 19 décembre, et se dit conscient du rôle que la province a étant donné sa faune et sa flore diversifiées ainsi que ses écosystèmes enviables.
La directrice générale de l’Invasive Species Council of British Columbia (ISCBC), Gail Wallin, se dit honorée de faire partie de la délégation canadienne à la conférence de l'ONU. La présence britanno-colombienne est d’autant plus légitime que la province, avec l’Ontario, possède la plus grande diversité d'espèces envahissantes au Canada, sans compter son importante population, souligne sur la biodiversitéGail Wallin.
« Nous devons assumer un rôle de leadership afin d'aider à protéger la biodiversité du Canada. »
Gail Wallin est par ailleurs fière de l’expertise de son conseil, car il s’agit probablement selon elle de la plus ancienne organisation au Canada consacrée uniquement aux espèces envahissantes. Nous travaillons avec des partenariats à travers la province, les gouvernements, l'industrie, les Premières Nations, les groupes communautaires pour protéger notre biodiversité et protéger notre économie
, insiste-t-elle.
« Au sein de la délégation canadienne, l’ISCBC
pourra négocier les accords internationaux et les objectifs que nous voulons collectivement établir afin de protéger la biodiversité à travers le monde », se réjouit Mme Wallin, « mais aussi préserver l’économie ».« Il y a des milliards de dollars perdus chaque année liés aux espèces envahissantes et si nous n'agissons pas ensemble, alors aucun de nous n'est efficace. »
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La biodiversité n’a pas de frontière
La directrice générale du Conseil sur les espèces envahissantes de la Colombie-Britannique explique que lorsque des espèces envahissantes pénètrent dans l'environnement, elles prennent en fait le dessus et déplacent les espèces indigènes, dont nous avons besoin pour avoir un écosystème sain et résilient afin de protéger toutes nos espèces indigènes qui s'y trouvent, y compris nos espèces en péril
.
Et quand on parle d’espèces envahissantes, on se réfère souvent à des espèces exotiques
, lance Sophie Dessureault, membre du conseil d’administration de l’ISCBC et coordinatrice du programme de lutte intégrée pour la Commission des parcs de Vancouver. Elle explique que la situation géographique côtière de la Colombie-Britannique la rend plus sujette à cette menace.
Mme Dessureault rappelle que la Colombie-Britannique est l’une des provinces avec des écosystèmes assez phénoménaux
, et cite entre autres sa forêt boréale. Par ailleurs, Vancouver est plus exposée au danger de l’invasion de ces espèces, notamment à cause de son port et des conteneurs qui y transitent.
« On l’a vu récemment avec le scarabée japonais qu'on est en train de combattre. On va travailler à un niveau national parce qu’il n’y a pas de frontière. »
Malheureusement, il y a beaucoup d’espèces qui perturbent les écosystèmes de la province, selon Mme Dessureault qui évoque notamment les mûres sauvages, le lierre, le genêt à balais, la renouée, mais encore la grenouille d’Amérique appelée ouaouaron ou le cochon sauvage. Des espèces envahissantes qui ont des répercussions tant sur la faune et la flore que sur les populations.
Selon Mme Dessureault, le genêt peut affecter notre habileté à contrôler les feux de forêt. Des plantes comme la renouée peuvent déstabiliser le sol et donc causer des glissements de terrain.
L’affaire de toutes et tous, selon le conseil
Le Conseil sur les espèces envahissantes de la Colombie-Britannique met à la disposition du public des conseils pour préserver les écosystèmes menacés. Gail Wallin explique que tout le monde peut prendre des mesures responsables, en s'assurant, par exemple, de ne pas relâcher d'animaux de compagnie comme des lapins ou des poissons rouges dans la nature, ou ne pas déverser d'espèces envahissantes dans les composts ou jardins, comme le lierre grimpant
.
De plus, Sophie Dessureault recommande de ne pas acheter des plantes exotiques et surtout de ne pas les replanter dans son jardin. Le problème est que si ces plantes s'échappent dans l'environnement, elles peuvent causer de gros problèmes
, met-elle en garde. Elle encourage en outre les Britanno-Colombiens à se joindre aux groupes citoyens qui s’attaquent aux plantes envahissantes.