Transmettre le savoir et l’histoire autochtone par l’art visuel
L'œuvre de Glenn Gear s'intitule Queue de baleine.
Photo : Radio-Canada / Guylain Côté
La forme la plus visible de la culture des Premières Nations est l’art visuel. Jusqu’au 18 décembre, il est possible, et ce, gratuitement, de contempler différentes œuvres d'artistes autochtones au Centre d’art actuel DRAC de Drummondville dans le cadre de l’exposition J’entends ton chaud murmure à travers la brume froide.
Un texte d'Etienne Rivard
C’est le travail des artistes des Premières Nations Glenn Gear, Carla Hemlock et Christine Sioui Wawanoloath qui est mis de l’avant dans cette exposition. La commissaire Camille Larivée signe la conception de l’exposition.
L’art visuel est une façon pour eux de transmettre certains savoirs et de faire connaître l’histoire.
Les détails tout aussi minimes que grandioses font de l’art visuel des Premières Nations quelque chose d’unique.
« J'ai regardé dans les archives, et dans ces 43 dernières années d’existence de la galerie d’art, où il y a eu à peu près 600 expositions, il y a eu très très peu d'artistes autochtones. Je ne sais même pas s'il y en a eu cinq. Moi, je trouve que c'est une lacune immense. »
Catherine Lafranchise, directrice du DRAC, mentionne que dans les prochaines années, les visiteurs pourront découvrir plusieurs artistes des Premières Nations. La volonté du DRAC de faire découvrir la culture autochtone à travers différentes expositions est bien plus qu’un simple courant passager.
« Depuis le début de l'exposition, c’est environ 1500 personnes qui sont passées pour venir découvrir les œuvres. Autant des familles que des personnes âgées ou des groupes scolaires. Ça démontre tout l'intérêt pour cette forme d’art et la curiosité de tous envers les premiers peuples. »
Chacune des œuvres se démarque de manière différente, particulièrement celle de l’artiste Carla Hemlock.
L’œuvre de Carla Hemlock est composée de trois parties. Trois courtepointes significatives. Sur l’une d’elles, on peut lire la phrase suivante : La solution finale à notre problème indien
, une phrase qui a été dite au début du siècle par le surintendant adjoint du ministère des Affaires indiennes, Duncan Campbell Scott, au sujet des pensionnats pour Autochtones.
L'œuvre dans son ensemble se veut un hommage à ces enfants dont les vies ont été prises dans un contexte d’assimilation. Cette création est d’ailleurs très demandée partout à travers le monde. Sa prochaine destination sera la Smithsonian Institution à Washington en janvier prochain.
La commissaire de l’exposition, Camille Larivée, confie qu’elle est très heureuse de savoir que la direction du DRAC voulait faire plus pour les communautés et que, pour elle, c’était même un point majeur lors de sa prise de décision quant à son association avec le centre d’art actuel.
« De savoir que ce n’est pas un projet éphémère, c'est majeur. Les membres des Premières Nations méritent d'avoir un espace pour s’exprimer. C'est important pour moi d’avoir une aînée dans l’exposition présentée. »
L’exposition présente les œuvres de Christine Sioui Wawanoloath, originaire du Centre-du-Québec. L’artiste wendat et abénakise est la première à avoir été contactée par la commissaire de l’exposition. On peut voir six de ses créations et le titre de chacune de ses œuvres est en langue abénakise.
Pour sa part, Glenn Gear présente deux œuvres de très grand format. Le travail derrière l’installation de Queue de baleine est impressionnant. C’est deux jours de travail en apposant son index sur le mur pour créer l'œuvre.
L'exposition J’entends ton chaud murmure à travers la brume froide est présentée gratuitement jusqu'au 18 décembre au DRAC, le centre d’art actuel de Drummondville.