Tramway : Jonatan Julien espère que la Ville de Québec aura le «prix du marché»

Les travaux de construction du tramway doivent commencer à la fin de l’été 2023.
Photo : Gracieuseté : Ville de Québec
Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, espère que la Ville de Québec paiera un juste prix dans l'appel de propositions visant à construire les wagons du tramway.
Jonatan Julien était appelé à réagir aux révélations de Radio-Canada, qui dévoilait vendredi que le géant français Alstom est désormais le seul soumissionnaire en lice pour construire le matériel roulant du tramway à la suite du retrait du constructeur Siemens de la course.
La Ville de Québec devra donc négocier de gré à gré avec un seul consortium pour bâtir les rames du tramway. Rappelons que l'ancien maire de Québec Régis Labeaume avait tenté d'éviter de se retrouver dans cette position désavantageuse en recommançant l'appel de proposition en entier à l'été 2021.
Naturellement, ce qu'on souhaite, c'est qu'on obtienne les prix du marché pour le tramway.
a réagi Jonatan Julien vendredi soir en marge du 11e bal du maire de Québec, qui se déroulait au Château Frontenac. Il précise toutefois qu'il n'a pas le fin détail
concernant l'impact du départ de Siemens sur l'appel de propositions.
Quand il y a un seul soumissionnaire, aussi, ça permet d'avoir une négotiation sur certains aspects selon les règles d'appel d'offres.
a-t-il mentionné.
« C'est sûr que plus il y a de concurrence, meilleur c'est. »
Rappelons que le député de Charlesbourg s'était montré ouvert a des dépassements de coûts « cohérents » du projet de tramway en octobre dernier. Précisons toutefois que cette déclaration touchait principalement les hausses de coûts liées à l'inflation et la hausse du coût des matériaux.
Le contrat du matériel roulant représente environ 20 % de la facture totale du tramway. Le nom du consortium retenu sera officiellement dévoilé au printemps prochain.
« Nouvelle neutre »
Le fait qu'Alstom soit seul en lice afin de bâtir le matériel roulant du tramway n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour la Ville de Québec selon Patric Besner, vice-président de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques. (IGOPP)
C'est probablement à ce stade-ci une nouvelle neutre
dit-il.
Dans des projets nécessitant des technologies de pointe comme celui du tramway - où peu de fournisseurs ont les ressources pour soumissionner - les soumissions uniques sont plus fréquentes, selon lui.
Il affirme toutefois que le retrait de Siemens représente une décision majeure
dans ce dossier.
Évidemment si il y a un seul fournisseur, ça donne un peu moins de négociations
, mentionne Patric Besner. Pour Alstom de savoir qu'ils sont les seuls fournisseurs potentiels doit certainement leur donner un certain confort.
À ce stade-ci, il croit que la Ville peut tout à fait mener à terme l'appel de proposition du matériel roulant sans dépassements de coûts exorbitants. Il rappelle qu'un vérificateur indépendant de la firme CIM conseil a été mandaté afin d'encadrer et surveiller le processus d'approvisionnement.
« Il est possible qu'il y ait des délais supplémentaires, mais les parties n'ont pas intérêt à retarder le processus. »
Avec la collaboration de Louis-Simon Lapointe