« Je me sens de nouveau moi-même », la victoire de Valérie Grenier

La Franco-Ontarienne Valérie Grenier n'a pas été en mesure de terminer sa descente lors de l'épreuve de ski alpin aux Jeux olympiques (archives).
Photo : Associated Press / Robert F. Bukaty
Pour une rare fois depuis le début de sa carrière, Valérie Grenier peut skier sans douleur. Pour la Franco-Ontarienne qui a dû traverser son lot de blessures, la santé est aussi précieuse qu’une victoire.
J’ai l’impression de faire le même volume que tout le monde et de pouvoir me donner à fond chaque jour. Je me sens tellement bien et j’en suis reconnaissante, car je ne me suis pas sentie comme ça depuis longtemps.
L’athlète de 26 ans est à Lake Louise, en Alberta, pour les épreuves de la Coupe du monde qui battent leur plein jusqu’à dimanche.
Radio-Canada Sports webdiffuse les épreuves de la Coupe du monde à Lake Louise et à Killington
Vendredi 2 décembre 14 h (HNE) : descente (F) à Lake Louise
Samedi 3 décembre 14 h (HNE) : descente (F) à Lake Louise
Dimanche 4 décembre 13 h (HNE) : super-G (F) à Lake Louise
La dernière fois qu’elle a dévalé un super-G sur cette piste remonte à 2018. Elle s’était alors classée au cinquième rang.
Deux mois plus tard, elle s’était blessée à l’entraînement. Diagnostic : une triple fracture tibia-péroné-cheville. Sa saison avait aussitôt pris fin. Après sa première opération, son os ne guérissait pas correctement, alors elle a été contrainte de retourner sous le bistouri une deuxième fois.
Plus de quatre ans après cet accident, elle est prête à revenir pour de vrai
après quelques tentatives infructueuses. Parce que la peur s’est invitée dans la tête de Valérie Grenier. Et elle a dû la chasser à temps pour les Jeux olympiques de Pékin, ses deuxièmes, qui ont eu lieu à l’hiver 2022.
Aujourd’hui, elle a appris à mieux se connaître, et à savoir mettre les freins au bon moment. Lors d’un super-G en Suisse, en mars dernier, elle a choisi de s’arrêter à mi-chemin d’un parcours glacé et bosselé.
J’étais vraiment effrayée. J’avais beau vouloir me battre, je ne pouvais pas le faire tant que je ne me sentais pas à 100 % et que j’allais aussi vite
, a raconté celle qui a grandi dans la communauté agricole de Saint-Isidore, dans l’est ontarien.
C’est tout le contraire de l’ancienne Valérie Grenier qui ne pensait pas aux conséquences
, a dit la principale intéressée.
« C’était difficile mentalement de s’arrêter parce que ce n’est pas moi. Je suis prête à tout affronter, mais à ce moment-là, c’était impossible. »
Un été à la maison
Canada Alpin a embauché Karin Harjo, en avril, pour entraîner les femmes. Elle a dit à Valérie Grenier et à ses coéquipières de passer l’été à la maison après une longue saison.
La Franco-Ontarienne, qui a terminé au 12e rang sur le circuit de la Coupe du monde, est rapidement retournée au gymnase pour se renforcer physiquement. Elle a aussi fait des exercices mentaux pour l’aider à maintenir sa concentration tout au long d’une course.
Lors de son entraînement au Colorado, elle s’est sentie forte, n’a pas souffert de problèmes de dos qui l’ont gênée la saison dernière et a noté d’énormes progrès
du point de vue mental.
C’était tellement difficile depuis ma blessure. Il y a eu des hauts et des bas. Je me sentais si bien au Colorado.
« Avoir peur n’est pas dans ma tête. Je m’amuse et je pense à ce que je suis en train de travailler. Je me sens à nouveau moi-même. »
Elle croit que sa pause forcée a fait d’elle une meilleure athlète. Elle est plus consciente du risque de blessure. Maintenant, les risques qu’elle prend sont calculés.
J’ai hâte d’y aller à fond, de prendre des risques et de voir ce qui se passe. Je suis prête.
Karin Harjo ne le cache pas : elle admire le courage et la confiance de sa protégée. Elle est tellement consciente de l’espace et du temps [sur la piste], ce qui est une bonne chose dans ce sport.
À lire aussi :
Je ne vise pas un podium
Valérie Grenier a fait ses débuts en Coupe du monde le 7 décembre 2014, à Lake Louise, où elle avait pris la 32e position.
Presque huit ans plus tard, elle retourne sur la même piste qu’elle connaît bien. Je ne vais certainement pas viser le podium, parce que c’est ma première Coupe du monde de super-G depuis longtemps et que je ne veux pas me mettre ce genre de pression.
La principale intéressée n’a toujours pas remporté de médaille sur le circuit. Elle est passée très près, en janvier dernier, en Slovénie, en terminant au pied du podium pour la deuxième fois de sa carrière.
Avec les informations de Doug Harrison, de CBC News