« Convoi de la liberté » : le gouvernement préoccupé par l’implication de membres des FAC

La manifestation à Ottawa a irrité de nombreux élus et résidents.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Des courriels publiés dans le cadre de la commission Rouleau sur la décision du gouvernement libéral d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence suggèrent que des assistants politiques des libéraux voulaient déterminer le rôle de certains soldats qui soutenaient les manifestations du « Convoi de la liberté ».
Le 15 février, un jour après l'invocation de la Loi sur les mesures d'urgence, l'attaché de presse de la ministre de la Défense, Anita Anand, a envoyé un courriel à ses collègues du bureau du premier ministre Justin Trudeau et du ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.
Veuillez consulter cette liste interne des membres des FAC qui auraient été impliqués dans le convoi jusqu'à présent
, a écrit Daniel Minden.
Dans son courriel, l'attaché a fourni une liste de membres connus liés aux manifestations
, dont cinq qui sont spécifiquement nommés et deux qui ne le sont pas. Parmi les personnes non nommées figurent un soldat des forces spéciales basé à Ottawa et un employé civil du ministère de la Défense.
Tous les noms sont caviardés dans les copies des courriels fournis à la commission en tant qu'informations personnelles
.
La liste comprend également l'emplacement des individus, l'action que l'armée prenait à ce moment et les résultats de toutes les actions qui avaient déjà été entreprises.
Interpellé par Alexander Cohen, le directeur des communications du ministre de la Sécurité publique sur le nombre de soldats, M. Minden a répondu 7-8 à notre connaissance
.
Cependant, le courriel ne donne pas de détails sur les personnes citées dans la liste.
Des soldats quittent l’armée en raison de l’obligation vaccinale
On ignore combien d'entre eux ont exprimé leur soutien au convoi de la liberté
et combien se sont prononcés publiquement contre l'obligation vaccinale des membres des Forces armées canadiennes.
L'armée a obligé environ 300 de ses membres à retirer leur uniforme au cours de l'année écoulée parce qu'ils refusaient de se faire vacciner contre la COVID-19. Une centaine d'autres sont partis volontairement.
Daniel Le Bouthillier, porte-parole du ministère de la Défense, a déclaré que diverses actions contraires
aux règles de l'armée en matière de discipline, de code d'éthique et d'autres règles et directives ont été commises.
Tout membre des Forces armées qui jette le discrédit sur les FAC par des manquements de conduite ou de performance, que ce soit par des actions ou des paroles, sera tenu pour responsable
, a écrit M. Le Bouthillier dans un courriel mercredi.
Le ministère de la Défense a indiqué qu'il tentait d'obtenir une mise à jour sur l'enquête mercredi.
Le nom de l'adjudant James Topp semble ne pas figurer sur la liste. Ce dernier fait face à une cour martiale après être apparu dans deux vidéos publiées sur les réseaux sociaux en février, critiquant l’obligation vaccinale pour le personnel militaire et d'autres employés fédéraux.
Le réserviste de l'armée est devenu plus tard une sorte de symbole pour ceux qui s'opposent à la vaccination et aux restrictions sanitaires après la marche organisée dans tout le pays. Une délégation des manifestants avait rencontré des députés conservateurs sur la colline du Parlement, dont l'actuel chef conservateur Pierre Poilievre.