L’accueil des nouveaux arrivants en effervescence en Matanie

La directrice du SANAM, Annie Veillette (debout), et Cloé Paquette, qui s'occupe du jumelage des nouveaux arrivants avec des gens de la Matanie qui veulent bien leur faire une place dans leur vie.
Photo : Radio-Canada / Brigitte Dubé
Le Service d'accueil des nouveaux arrivants de la Matanie (SANAM) est en pleine expansion. Cinq nouvelles personnes ont été embauchées ces derniers mois, portant le nombre d'employés à neuf.
Le SANAM
, qui fête cette année son dixième anniversaire, a beaucoup évolué depuis les débuts, au moment où une seule employée y travaillait avec peu de moyens.Nous sommes officiellement un organisme à but non-lucratif depuis un an
, explique Annie Veillette, la nouvelle directrice générale. Avant, nous étions une fiducie d'un autre organisme, le Centre local de développement (CLD), puis de la MRC . On est devenus autonomes d'un point de vue légal.
Selon Annie Veillette, l'embauche des nouveaux employés crée même un manque d'espace auquel le SANAM
doit remédier. Les employés sont dispersés entre le cégep, l’espace collaboratif la Centrale et le télétravail.En 10 ans, Annie Veillette constate que le SANAMOn le sent quand on propose des projets, ça paraît que ça fait plusieurs années qu'on existe, estime-t-elle. Quand on approche des partenaires dans le milieu, ils savent qui on est.
La directrice constate aussi que le SANAMCe ne sont pas tous les milieux qui ont cette relation. On a pu le constater quand on a été invités à la Fédération québécoise des municipalités (FQM) pour faire des présentations. Je trouve qu'on est chanceux
, dit-elle.
L’organisme matanais est aussi avancé par rapport à d’autres organismes semblables. Il y en a qui sont plus en construction; nous, on est plus en consolidation
, précise-t-elle.
Annie Veillette précise que le SANAM
travaille non seulement à l’accueil des personnes immigrantes, mais aussi à leur enracinement.S’adapter aux changements
Le SANAM
doit aussi s’adapter à de nouvelles réalités.Récemment, l'organisme a eu fort à faire en accueillant les 16 membres d'une nouvelle cohorte de futurs infirmiers et infirmières venus d’Afrique, tous étudiants au Cégep de Matane.
Il a fallu les aider à se loger en pleine pénurie de logements et les préparer pour l’hiver, une des tâches qui revient souvent au SANAM
.Avec la venue de familles, ce qui est nouveau pour nous, on a de nouveaux besoins en francisation des enfants, pour l’aide aux devoirs, par exemple. Le SANAM est à la recherche de solutions avec différents partenaires pour combler ce besoin
, explique Annie Veillette.
Par ailleurs, le SANAM
est appelé à intervenir de plus en plus dans les municipalités de la MRC .Avec la baisse démographique, les municipalités rurales ont besoin de recevoir de nouvelles familles, souligne la directrice. C'est bon pour les écoles, c'est bon pour conserver les services. Il y a donc un intérêt croissant de ce côté-là aussi.
Le SANAM
veut aussi innover et introduire de nouvelles manières de faire. Une consultation auprès des propriétaires de logements est en ligne actuellement dans le but d’élaborer un guide à leur intention pour faciliter l'accueil de personnes immigrantes.Du pain sur la planche
Annie Veillette s’attend à une forte croissance de la population immigrante, avec les missions de recrutement menées par Développement économique Matanie (DEM) en partenariat avec la Société de développement économique de Drummondville.
Avec le recrutement des entreprises, on a une forte immigration par comparaison avec d'autres MRC proches qui ont des fois une population similaire
, constate-t-elle.
Les entreprises font face à des enjeux qui génèrent beaucoup de questions.
« Recruter des personnes immigrantes, ce n'est pas juste une question d'embauche. C'est de la communication interculturelle, de l'adaptation, notamment. »
Par ailleurs, il est à prévoir que l’organisme aura fort à faire si les Fruits de mer de l’Est réussissent à recruter 150 nouvelles personnes comme l’entreprise l’a annoncé récemment.