Justin Trudeau continue d’exiger de meilleurs résultats en santé
Le premier ministre Justin Trudeau lors d'un événement visant à promouvoir les soins dentaires pour les enfants à l'École de médecine et de dentisterie Schulich à London, en Ontario, le jeudi 1er décembre.
Photo : La Presse canadienne
Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé jeudi que son gouvernement travaille « avec les provinces pour exiger de meilleurs résultats » en matière de santé, ce qui, croit-il, profitera aux Canadiens.
La réalité, c'est qu'il y a beaucoup de familles qui sont très préoccupées par l'accès pour leurs enfants à des systèmes de soins de qualité
, a-t-il d'abord dit durant un point de presse à London, en Ontario, faisant visiblement référence à l'engorgement des ressources en soins pédiatriques qui se manifeste à différents endroits au pays.
Les journalistes demandaient à M. Trudeau s'il est prudent de dépenser des fonds fédéraux en matière de soins dentaires alors que les systèmes de santé sont à court de ressources.
« Nous aussi, nous sommes préoccupés. C'est pour ça que nous avons investi 72 milliards de dollars de plus au cours des dernières années, avec la pandémie, mais [c'est aussi] pourquoi nous travaillons maintenant avec les provinces pour exiger de meilleurs résultats pour les Canadiens. »
Plus tôt cette semaine, il a formulé des reproches à l'égard des provinces en déplorant le résultat de la récente rencontre entre leurs ministres de la Santé et leur vis-à-vis fédéral, Jean-Yves Duclos, à Vancouver.
Il y avait un plan pour augmenter les ressources humaines, pour aider les gens à répondre aux besoins urgents
, a soutenu M. Trudeau mardi. Malheureusement, les provinces ont décidé de ne pas s'engager et de discuter de ce plan-là, mais nous restons là pour être partenaires.
Son ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a quant à lui accusé certains premiers ministres provinciaux et territoriaux de se dire, en privé, d'accord avec l'idée qu'Ottawa s'attende à des résultats, pendant qu'ils dénoncent, en public, un refus du fédéral d'augmenter les transferts fédéraux en santé.
M. LeBlanc a été questionné quant à la proportion de premiers ministres qui tenaient ce discours distinct, mais il a évité de répondre clairement.
C'est probablement plus que deux et moins de treize, si j'avais à deviner. Ça dépend de la semaine. Des fois, ça peut aller à cinq. Des fois, ça peut descendre à un
, a-t-il ironisé.
Le ministre LeBlanc a néanmoins ouvert la porte à une possible entente avec certaines provinces seulement, comme le Nouveau-Brunswick, si cela était jugé nécessaire.
Si [le premier ministre Blaine] Higgs nous arrive avec une proposition qui fait beaucoup de bon sens, nous n'allons pas donner un droit de veto à d'autres provinces sur la capacité de faire des choses importantes au Nouveau-Brunswick
, a-t-il affirmé.
Jeudi, M. Trudeau a énuméré les choses qui, selon son gouvernement, devraient être améliorées dans les systèmes de santé provinciaux et territoriaux : Plus d'infirmières et de médecins, moins de listes d'attente, moins de délais dans les chirurgies essentielles, plus d'accès à des services de santé mentale
.
Nous savons à quel point c'est important d'être là, et on continue de se battre pour avoir de meilleurs résultats pour les Canadiens à travers le pays
, a-t-il conclu.
Québec au-devant du front commun
Les provinces et territoires réclament d'Ottawa, depuis plusieurs années, une hausse récurrente des transferts en santé. Ils souhaitent que la contribution du fédéral augmente de façon à couvrir 35 % des coûts en matière de santé, une compétence provinciale.
Le gouvernement québécois de François Legault martèle depuis le début du front commun que l'argent d'Ottawa doit être versé sans condition.
« Le recrutement de la main-d'oeuvre et la gestion des ressources humaines, c'est de compétence provinciale, et nous avons déjà un plan au Québec. »
Lors de son passage à Vancouver, Christian Dubé a présenté à ses homologues des autres provinces le volet ressources humaines du Plan santé du Québec, pour que notre réseau devienne un employeur de choix
, a-t-on ajouté.
Le cabinet du ministre a par ailleurs rappelé que Québec s'est dit ouvert à présenter des données à Ottawa. On faisait ainsi allusion à la demande du ministre Jean-Yves Duclos pour l'utilisation d'indicateurs de santé communs ainsi que la création d'un système de données sur la santé de classe mondiale
pour le pays.