Une bouée pour la santé mentale des travailleurs de l’industrie culturelle

Le programme vise à atténuer la détresse psychologique.
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Un programme lancé le 1er décembre au Nouveau-Brunswick propose un soutien psychologique complètement gratuit aux artistes et aux travailleurs de l'industrie culturelle francophone en Atlantique, ainsi qu'aux membres de leur famille immédiate.
Le programme Bouée de l'Association acadienne des artistes professionnel.le.s du Nouveau-Brunswick (AAAPNB
) comporte trois volets.Premièrement, une aide sous forme de thérapie individuelle, où ceux qui en feront la demande pourront bénéficier de services psychologiques avec des professionnels de la santé, comme des psychologues et des travailleurs sociaux.
L'AAAPNB
dit qu'elle s'assurera que les travailleurs culturels auront les ressources nécessaires, que ce soit en les mettant en contact avec un thérapeute ou en leur remboursant les frais de thérapie.Des thérapies de groupe sont également proposées aux personnes intéressées. Sous forme d’ateliers ponctuels ou de groupe de soutien, les membres de la communauté culturelle qui le désirent pourront bénéficier sans frais de ce service entre janvier et juin 2023.
Finalement, c’est la thérapie par l’art qui sera mis de l’avant comme autres approches du traitement des maux de santé mentale des individus, une technique originale soutenue par un réseau important d’art-thérapeutes et de musicothérapeutes en provenance des provinces atlantiques.
Pour la directrice générale de l’AAAPNBGibbs, la pandémie a laissé des traces indélébiles sur l’industrie des arts.
, Carmen« Il faut absolument apporter une aide psychologique au secteur culturel, la société a besoin de nos créateurs, et en santé. »
Elle ajoute que la question du manque d’accès aux ressources en santé mentale est défaillante pour tout le monde, les artistes y compris.
Même s’il y a reprise et relance, il ne faut pas oublier que ce que l’on est en train de relancer c’est des expositions, des pièces de théâtre, des spectacles de musique d’il y a trois ans. Tout ce qui s’est développé depuis ou ce qui se développait, bien il n’a tout simplement pas de marché pour eux. On parle donc de précarité financière qui est intimement liée parfois à des problématiques en santé mentale
, affirme la directrice.
Même son de cloche pour le président de l'organisme, Philippe Beaulieu. Pour lui, la province n’en fait tout simplement pas assez pour le secteur culturel.
C’est pourquoi ils ont décidé de remédier à la situation eux-mêmes, d’où la création d’un tel programme.
Dans le monde des arts et de la culture, les annonces positives sont rares ces temps-ci et même avant la pandémie. Le financement des arts est lamentable au Nouveau-Brunswick
, déclare Philippe Beaulieu.
Nous, les artistes et les travailleurs culturels, nous avons besoin de soutien. Imaginez si notre gouvernement provincial y mettait du sien également et soutenait l’ensemble des citoyens et citoyennes en détresse. Nous, on fait notre part et c’est accueilli avec soulagement
, ajoute-il.
Pour l’auteur, compositeur et interprète Joey Robin Haché, qui admet lui-même avoir eu des épisodes plus difficiles sur le plan de la santé mentale, c’est une excellente initiative.
Suite à la période de pandémie, les artistes ont besoin, plus que jamais de ces services-là. Le soutien psychologique c’est super, mais il ne faudrait pas non plus oublier le soutien financier. Avec les opportunités de spectacles qui ont été annulés, ça a mis énormément d’artistes dans une situation précaire
, explique le musicien.
Les services du programme Bouée sont offerts en collaboration avec l’Association canadienne de la santé mentale du Nouveau-Brunswick et Homewood Santé.