L’histoire de madame « Robert » doit servir de leçon

Le président de la Table de concertation régionale des aînés de l'Abitibi-Témiscamingue, Ghyslain Bergeron
Photo : Radio-Canada / Dominic Chamberland
L'histoire d'une femme de 90 ans de Rouyn-Noranda victime d'agression sexuelle à l’hôpital par un membre du personnel ainsi que d’abus financier et de coercition de la part de sa fille suscite de nombreuses réactions en Abitibi-Témiscamingue.
Le président de la Table de concertation régionale des aînés de l'Abitibi-Témiscamingue, Ghyslain Bergeron, estime que nous devons en tirer des leçons et tenter de protéger davantage les aînés contre ce type d’abus.
M. Bergeron ajoute qu’il s'agit d'une situation déplorable, surtout qu’on s’en prenne à des gens vulnérables, des aînés, qui sont en situation de faiblesse par rapport aux autres
, souligne-t-il.
Ghyslain Bergeron croit aussi que la justice doit notamment être plus sévère dans les cas d'agression sexuelle.
« Ça devrait être puni plus sévèrement. Il faudrait décourager les prédateurs; des sentences bonbons, ça ne devrait plus exister du tout. »
Il faut donner des leçons et dire que c’est un crime grave, surtout contre un aîné qui veut avoir une vie agréable jusqu’à la fin de ses jours. Se faire agresser, c’est pas drôle, poursuit M. Bergeron en faisant référence au fait que l’agresseur de la dame de 90 ans, un préposé aux bénéficiaires
, a reçu une sentence de 60 jours de prison.
De nombreuses victimes dans la région
La FADOQ en Abitibi-Témiscamingue rappelle que de nombreux aînés sont victimes d'abus chaque année dans la région. La directrice générale Jacinthe Doyon-Goyette précise que la plupart du temps, ce sont les proches qui vont dénoncer.
On a développé un nouveau programme qui se nomme Aîné-avisé. On a formé plus de 60 000 aînés au Québec, au minimum 3000 en Abitibi-Témiscamingue. C’est vraiment pour reconnaître les situations de fraude, de maltraitance et d’abus, mais aussi, parfois, quand on est proche aidant, qu’on a des questions et qu’on n'ose pas questionner
, explique Mme Doyon-Goyette.
Celle-ci indique qu’il y a aussi encore beaucoup de maltraitance institutionnelle difficile à recenser.
« Je vous dirais que les aînés, c’est aussi une génération qui s’ouvre un petit peu moins sur ses problèmes et qui n’ose pas se mettre en position de vulnérabilité. Alors, c’est certain que c’est problématique de juste répertorier les cas qui pourraient être réels. »
C’est pas facile de dénoncer, tout le monde craint la justice, d’être enquêté, méprisé. On ne protège pas assez les victimes et on ne protège pas assez les gens qui dénoncent
, soutient pour sa part Ghyslain Bergeron.
Si vous êtes témoin d’abus ou de maltraitance envers un aîné, vous pouvez contacter la ligne Tel-Aînés au 514 353-2463.