Une école de Kelowna délaisse le français au profit de la langue nsyilxcən

Jasmine Peone (à gauche) enseigne la langue nsyilxcən à l'École des arts Studio9 à Kelowna.
Photo : Fournie par Michael Guzzi
Une école privée de Kelowna, en Colombie-Britannique, abandonne les cours de français donnés à certains de ses élèves pour les remplacer par l’enseignement de la langue de la Première Nation de Westbank.
En conséquence, les élèves de la 4e à la 9e année de l’École des arts Studio9 apprennent maintenant la langue nsyilxcən.
La direction de l’établissement dit avoir mis en oeuvre cette décision au début de novembre dans un esprit de vérité et de réconciliation.
L’archéologue, enseignante de nsyilxcən et membre de la Première Nation de Westbank, Jasmine Peone, y voit aussi un moyen d’éviter l’extinction de la culture de son peuple.
On estime qu’il reste environ 50 personnes qui parlent couramment la langue dans toute la Nation
, explique-t-elle. C’est donc essentiel de travailler le plus rapidement possible à la revitalisation de notre langue, et ce, tant pour nos membres que pour la population en général.
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L’enseignement à la jonction de la langue, de la culture et de l’histoire
Pour arriver à cette fin, Jasmine Peone mise sur un enseignement basé sur la culture de la Nation Syilx Okanagan, dont fait partie la Première Nation de Westbank. Elle parle notamment du calendrier de 13 mois utilisé par la Nation Syilx.
Tout ce qui se passe ici est lié à ce calendrier, à notre langue, ainsi qu’aux valeurs culturelles et aux perspectives que porte cette langue
, explique-t-elle.
Puisque la langue nsyilxcən est née d’une tradition orale, l’enseignement donné à l’école Studio9 portera principalement sur cette forme, tout en incluant des notions de grammaire et d’écriture.
Jasmine Peone choisit des projets qui portent non seulement la langue, mais aussi la culture
, précise le directeur de la Société de l’École des arts indépendante Studio9, Michael Guzzi. Il cite notamment la fabrication de matelas pour tipis et l’organisation de sorties portant sur la recherche de nourriture ou de plantes médicinales traditionnelles.
Surmonter les effets des pensionnats pour Autochtones
L’un des buts du programme est de contrecarrer les effets néfastes des pensionnats pour Autochtones sur la transmission de la langue nsyilxcən et de la culture de la Nation Syilx Okanagan aux plus jeunes, explique Jasmine Peone.
Elle dit avoir constaté ces effets dans trois générations de sa famille, dont sa propre capacité à parler couramment sa langue maternelle. Cet enseignement est donc essentiel pour nous permettre de transmettre certains aspects de notre culture, notre vraie histoire et le savoir de ces terres à ceux qui habitent ici.
Avec les informations de Jason Peters et Joseph Otoo