Le possible achat d’une turbine fait sursauter le gouvernement de l’Î.-P-É.
La centrale thermique de Charlottetown où la turbine serait installée, mais selon la porte-parole de Maritime Electric ce n'est qu'un élément inscrit temporairement dans son budget et qui n'a fait l'objet d'aucune demande formelle (archives).
Photo : Radio-Canada / Sarah MacMillan
Le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard est prêt à empêcher Maritime Electric d’acheter une turbine à combustion de 91 millions de dollars comme cela est indiqué dans la proposition de budget d’immobilisation de l'entreprise.
La députée du Parti vert Hannah Bell a posé la question suivante, jeudi, à l’Assemblée législative : Allez-vous stopper cet investissement planifié ou allez-vous appuyer l’utilisation de 90 millions de dollars des contribuables de l’Île pour acheter une centrale électrique à combustible fossile?
Nous allons intervenir à 100 %
, a répondu le ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de l’Action climatique, Steven Myers. Il n’y aura aucune possibilité, aussi longtemps que je siégerai dans ce fauteuil, de brûler plus de combustible fossile dans la province.
Le budget d’immobilisation de Maritime Electric présenté à la Commission de réglementation et d’appels de l’Île prévoit des dépenses de 45 020 000 $ et de 46 371 000 $ sur deux ans, en 2026 et en 2027.
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La Commission a embauché la firme indépendante Synapse Energy Economics à Boston pour évaluer le budget d'immobilisation proposé par Maritime Electric et le plan de cette dernière pour un système intégré.
Selon les experts-conseils de cette firme, la turbine serait installée dans la centrale thermique de Charlottetown qui doit être bientôt désaffectée. Ils concluent que la turbine n’est pas nécessaire et que Maritime Electric devrait plutôt évaluer d’autres options, particulièrement le stockage d’énergie dans des batteries.
Maritime Electric s’explique
La turbine n'est inscrite dans le budget d’immobilisation que de façon temporaire parce que Maritime Electric doit prévoir ses dépenses sur cinq ans, explique la porte-parole de l’entreprise, Kim Griffin. Elle souligne que l’entreprise n’a déposé aucune demande pour acheter une turbine.
Mme Griffin ajoute que l’entreprise dévoilera en 2023 un rapport d’étude qui précisera ses futurs besoins en matière de production d’électricité et de capacité du réseau électrique.
Maritime Electric a publié un rapport cette année dans lequel elle souligne son objectif de réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
La députée Bell a demandé comment une turbine à combustible fossile pourrait s’inscrire dans l’objectif de l’Île-du-Prince-Édouard de zéro émission nette d’ici 2040. Ce serait insensé
, dit-elle.
Le ministre Myers ajoute que le gouvernement a un droit de refus qu’il peut exercer pour empêcher l’achat de la turbine en question. Selon lui, personne dans son ministère ne croit qu’un tel achat est une bonne idée.
D’après un reportage de Coady MacKay, de CBC